Crise en Nouvelle-Calédonie. Reprise en douceur au collège Apogoti de Dumbéa

Au collège d'Apogoti, à Dumbéa, cette rentrée s'est faite autour d'ateliers.
La rentrée du collège d'Apogoti devait avoir lieu dès ce lundi. Les conditions de sécurité n'étant pas réunies, c'est hier et aujourd'hui, vendredi 28 juin, que les élèves ont pu retrouver leurs camarades et leurs professeurs. Des enseignants ont préparé depuis une semaine la reprise des cours dans un contexte toujours tendu.

En temps normal, la cour vibre d'une énergie contagieuse, mais ce vendredi matin, rare sont les rires et les cris d'enfants qui résonnent entre les murs de l'établissement. Au collège d'Apogoti, seuls 40% d'entre eux ont repris les cours. Une rentrée par niveau, sous forme d'atelier par petits groupes. L'objectif étant de permettre aux professeurs de prendre le temps d'échanger avec leurs élèves. 

Une chanson de John Lennon qui appelle à la paix

Pas de cours traditionnels en cette journée un peu spéciale donc, mais des ateliers préparés pendant plus d'une semaine par les enseignants du collège. "On s'est réuni avec plusieurs professeurs, ce qui n'est pas habituel. Pour l'atelier de musique, c'est un chant, raconte Nicolas Le Yannou, professeur de musique. On a choisi un morceau de John Lennon, une phrase qui appelle à la paix. On l'a traduit en espagnol, en drehu et en français. Ça nous permet de s'exprimer sans passer par le contexte qu'on vit. La musique, c'est une échappatoire."

Concilier enseignement et soutien psychologique 

Dans la salle voisine, Jessica Martin explique les consignes de l'atelier d'écriture sur le thème des émotions. Cette professeur de français doit désormais concilier enseignement et soutien psychologique pour ses élèves.

Un questionnaire et un numéro vert

Formations, boîtes à outils, activités de cohésion et cellules d'écoute ont été mises en place par le vice-rectorat pour les 3100 enseignants et personnels administratifs que compte le territoire.

Un questionnaire visant à établir l'état émotionnel des équipes éducatives sera distribué, dans les prochaines semaines, aux chefs d'établissement. Pour l'heure un numéro vert a été mis en place pour permettre d'identifier les personnes en situation de choc post-traumatique.

Un reportage de Marion Thellier :

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