Cyberattaque : une pression "actuellement forte sur le territoire", selon le spécialiste Laurent Rivaton

La cyberattaque sur la Nouvelle-Calédonie s'est déclenchée lors de l'annonce de la venue sur le territoire d'Emmanuel Macron, le président de la République. Si ces attaques se multiplient partout dans le monde, y compris sur le territoire, la pression en ce moment pourrait être plus intense.

La Nouvelle-Calédonie a été victime d'une attaque de grande ampleur lors de l'annonce de la venue d'Emmanuel Macron sur le territoire, dans la nuit du 21 au 22 mai. Celle-ci visait principalement les services de l'OPT. Pour le spécialiste Calédonien, Laurent Rivaton, "tous les pays sont tout le temps visés " mais il constate tout de même "qu'actuellement la pression est plus forte sur le territoire."

Et de rappeler que "les cyberattaques connues ne sont que celles rendues publiques par les victimes" mais qu'il en existe d'autres. De son côté Christopher Gygès, membre du gouvernement en charge du numérique avait qualifié cette "attaque d'inédite".

Distinguer la cybercriminalité et la cyberguerre

Les cyberattaques surviendraient en quantité tous les mois, selon le spécialiste Laurent Rivaton, mais elles n'auraient pas toutes le même impact. Il invite à distinguer deux parties : la partie cybercriminalité "à laquelle on est un peu habitué comme les attaques de fichiers". Les objectifs sont alors souvent financiers. Et la deuxième partie très différente plus axée "cyberguerre" ou "cyberinfluence". Ça se passe alors plutôt au niveau des Etats, des influences géopolitiques, on va avoir de la désinformation, des tentatives de mise à mal d'infrastructures, des choses comme ça", commente-t-il.

"Extrême prudence" sur l'origine de cette attaque

De son côté, l'Agence française de sécurité informatique (Anssi)  avait indiqué qu'il n'y avait pas eu "d'intrusion dans les systèmes d'information de l'OPT, ni de ses différents clients". L'Anssi avait alors invité à "l'extrême prudence" sur l'origine de cette attaque. Celle-ci n'aurait duré que quelques heures. L’État s'est voulu aussi très prudent sur le sujet : son lien avec la Russie, évoqué dans certains médias nationaux, n'a "rien de prouvé". "Il n'y a pas de revendication à notre connaissance. Il faudra laisser la justice faire son travail", a ajouté l'Anssi.  A savoir que la section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris s’est saisie de l'enquête. 

Retrouvez le reportage de Linda Saci et Franck Vergès avec l'interview de Chrisopher Gygès, en charge de l'économie numérique au gouvernement de Nouvelle-Calédonie.

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