Dans un an, le contrat de concession qui lie la chambre de commerce et d’industrie (CCI) et le gouvernement calédonien pour la gestion de l’aéroport de La Tontouta sera renouvelé. Cette fois, la CCI, gestionnaire depuis 55 ans, aura un concurrent. “La CCI a candidaté et elle va se retrouver face au n° 1 mondial des aéroports, Vinci airport. Pour autant, nous y allons sereinement”, annonce David Guyenne, son président. "Nous sommes convaincus que la CCI fait sens parce qu’un aéroport en Nouvelle-Calédonie, ce n’est pas que du trafic aérien, c’est beaucoup plus. C’est aussi du développement de compétences, de la formation, un développement économique régional qu’on accompagne”, souligne-t-il.
Un marchepied pour les entreprises calédoniennes ?
“La CCI peut être fière de son bilan”, estime-t-il. “Nous avons investi plus d’un milliard de francs par an ces quinze dernières années”, “le coût de la plateforme sur chaque billet international, 3 400F, est performant”, cite-t-il. Prochains défis ? La décarbonation du transport aérien et la poursuite de l’aide aux entreprises.
La CCI s’apprête à devenir le guichet unique des entreprises calédoniennes à l’export. Une convention doit être signée d’ici la fin de l’année avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et l’Etat. Elle lui permettra de renforcer et de pérenniser le réseau mis en place pour servir de marchepied aux entreprises calédoniennes qui cherchent à travailler à l’international. Des missions ont par exemple été mises en place à Singapour et à Melbourne.
Les exemples de Singapour et Melbourne
“A Singapour, ans les success story, une entreprise a signé un contrat pour développer des aéroports sur la mer. Une autre a candidaté pour développer une solution d’intelligence artificielle pour l’aquarium.” A Melbourne, la stratégie est différente. Elle vise à capter une partie des “investissements qui vont abonder dans le Pacifique pour développer des infrastructures plus efficaces. Les entreprises australiennes peuvent nouer des partenariats avec les entreprises calédoniennes, qui ont la même exigence qu’elles en termes de normes”. Avec l’avantage d’avoir la même taille que les entreprises du Pacifique et l’habitude de travailler dans le même environnement qu’elles, explique David Guyenne.
Dans certains secteurs, les compétences sont trop éclatées. La Nouvelle-Calédonie n’arrive pas à avoir une vision cohérente. Le tourisme est un bon exemple
David Guyenne, président de la CCI NC
Côté développement du tourisme, souvent critiqué, la problématique est plus complexe, observe le directeur de la CCI. “Les compétences sont trop éclatées, trop éparpillées. Entre les provinces, le gouvernement et l’Etat, la Nouvelle-Calédonie n’est pas en mesure de structurer une stratégie cohérente.” C’est l’un des points qui a été abordé lors des discussions organisées au haut-commissariat sur l’avenir institutionnel du territoire. “Nous avons donné des conclusions très concrètes sur différents thèmes : le développement économique, le rayonnement régional, l’inclusion et la réduction des inégalités.”
Des propositions ont par exemple été faites sur “l’inclusion de l’économie des tribus dans l’économie générale et de tous ceux qui veulent venir en Nouvelle-Calédonie pour faire progresser ce pays, développer des compétences et de la prospérité.”