Délivrance de certains antibiotiques par les pharmaciens : "une déclaration de guerre" selon les organisations de médecins généralistes

L’autorisation du gouvernement de délivrance d’antibiotiques par les pharmaciens pour les angines et les cystites, sans passer par la case médecin, suscite la polémique. Deux organisations syndicales de médecins généralistes montent déjà au créneau contre ce qu'ils perçoivent comme "une déclaration de guerre" du gouvernement.

« Inutile » pour la Confédération des Syndicats Médicaux Français (CSMF), « une erreur gouvernementale même » pour Médecins Généralistes France (MG France), autre organisation représentative de médecins. Selon les deux, l’Etat les décharge de tâches faciles alors que ce sont sur les actes complexes qu’ils ont besoin d’aide. De plus cela risque de tendre les relations entre médecins et pharmaciens. Un dispositif qu’ils qualifient également de coûteux pour la sécurité sociale avec un choix au mauvais endroit.

Des compétences élargies pour les pharmaciens

Jusque-là, seuls les pharmaciens intégrés dans une organisation structurée de type maison ou centre de santé pouvaient prendre en charge ces pathologies à travers des modalités bien définies. Aujourd’hui le gouvernement élargit les compétences des pharmaciens en préservant, explique-t-il, la qualité de la prise en charge dans des conditions bien précises.

Une formation obligatoire des pharmaciens

Seuls ceux qui ont été formés seront autorisés à cette délivrance directe d’antibiotiques après avoir réalisé des TROD (des tests rapides d’orientation diagnostic). Dans le cas d’une angine, seuls les patients âgés de 10 ans ou plus pourront passer immédiatement par leur pharmacien et ceux âgés de 16 à 65 ans dans le cas de la cystite, si elle ne présente pas de signes de gravité. Tout cela devra avoir lieu à l’intérieur de locaux adaptés à la confidentialité, à la sécurité et à l’hygiène.