Elle est comptée parmi les spécialités médicales où l’attente avant l’obtention d’un rendez-vous est parmi les plus longues du territoire. Or, l’ophtalmologie risque de subir une pénurie de praticiens. Le départ annoncé de deux ophtalmologistes inquiète.
Une patientèle qui ne cesse d’augmenter
Actuellement, il faut compter entre six mois et un an avant de pouvoir consulter un spécialiste. Ce délai se trouvera rallongé avec le départ, cette année, de deux praticiens sur la dizaine qui exercent. "La formation d’un ophtalmo dépend d’un service hospitalier et en fait, il n’y a pas beaucoup de services hospitaliers pour former des ophtalmo chirurgicaux. Beaucoup d’ophtalmos s’installent en France, explique Djalil Achour, ophtalmologiste. L’augmentation et le vieillissement de la population ont augmenté terriblement la demande. On dépiste aussi sur la patientèle jeune, qui travaille sur écran, des petits défauts de vision, des sècheresses oculaires. Cela nous ramène un peu plus de patientèle dans la catégorie 18 - 40 ans."
L’évolution des compétences d’orthoptiste, une possible solution
Pour désengorger la patientèle des ophtalmologistes, une solution a été soumise par plusieurs orthoptistes locaux. Étant donné qu’ils interviennent pour dépister et rééduquer les troubles de la vision, ils pourraient prendre en charge certains actes tels que la prescription de lunettes, qui représente près de la moitié des demandes de rendez-vous.
Cette solution est déjà mise en place en Métropole. Mais elle nécessite un arrêté du gouvernement afin de faire évoluer les compétences des orthoptistes calédoniens. " Nous les orthoptistes, on a la compétence pour étudier la réfraction et dire aux gens ce qu’ils ont besoin comme lunettes, explique Jean-Marc Desvals. On n'a juste pas la compétence pour la prescrire." Les orthoptistes pourraient, si l'arrêté est signé, récupérer la patientèle qui a juste besoin d’une prescription de lunettes. Et si une anomalie est diagnostiquée, ils sauront les ré-orienter vers un ophtalmologiste.
A noter que cette pénurie sera encore plus problématique pour le Nord et les Îles où l’on pourrait même parler de désert médical.
Pénurie aggravée d'opthalmos, par Titouan Moal