Des libérations de prisonniers qui posent question aux Comores

la prison de Koki
Le ministre de la justice de l'Union des Comores a publié un arrêté visant à faire libérer des prisonniers pour désengorger les prisons. Problème : parmi eux figurent des condamnés pour viols.

Aux Comores, les prisons sont en surpopulation carcérale. Et à quelques jours du mois sacré de ramadan, le ministre de la Justice Djaé Ahamada Chanfi a donc décidé de prendre un arrêté le 28 mars dernier portant la mise en liberté conditionnelle de certains condamnés.

Le palais de justice des Comores

Il s'agit notamment des personnes âgées de plus de 60 ans et de moins de 25 ans ayant accompli plus de la moitié de leurs peines et justifiant d'une bonne conduite et d'une capacité d'intégration sociales. Mais en cas de condamnation avant la fin de leur peine, la liberté conditionnelle peut être révoquée. Toutefois, certains prisonniers ne sont pas libérables.

Cette mesure de clémence ne concerne pas les personnes condamnées pour les chefs de meurtre, d'assassinat, de détournement de biens publics ou de viols.

Djaé Ahamada Chanfi, ministre de la Justice de l'Union des Comores

Arrêté n°22-014/MJAIFPDHTAP/CAB

Mais le quotidien la Gazette des Comores et d'autres confrères de médias comoriens ont constaté que les critères énoncés dans l'arrêté du ministre n'ont pas été respectés. Certains prisonniers libérés ont entre 25 et 60 ans. Mais surtout y figurent des personnes condamnées pour viol. Le procureur général a nié en bloc la libération de condamnés pour viol, parlant plutôt de condamnés pour agression sexuelle.

Quoi qu'il en soit, ces libérations indignent les militants des droits de l'Homme. Ils estiment que d'autres prisonniers moins dangereux devaient être libérés.