Des vases précolombiens découvertes à Saint-Laurent-du-Maroni dans l’ancienne maison du receveur

Un archéologue de l'INRAP fouille délicatement un vase précolombien qui pourrait-être une urne funéraire enfouis depuis des siècles.
Mardi 2 juillet, à Saint-Laurent-du-Maroni, des fouilles archéologiques préventives menées par l'Institut National de Recherche Archéologique Préventive (INRAP) ont révélé deux urnes qui pourraient contenir probablement des ossements humains. Cette découverte éclaire l'histoire riche et complexe de cette ancienne capitale pénitentiaire et permet au public de s'approprier ce patrimoine.
Vue de la maison du receveur, un bâtiment clé de l'administration pénitentiaire en cours de réhabilitation grâce aux travaux de l'INRAP.

Les fouilles archéologiques à la maison du receveur à Saint-Laurent-du-Maroni ont pris une tournure extraordinaire avec la mise au jour de deux vases précolombiens qui pourraient-être des urnes funéraires. Ces artefacts, pourraient être des ossements carbonisés, représentent une trouvaille majeure pour les archéologues de l'INRAP. « Nous avons trouvé un vase en place avec le fond au sol, la panse et la lèvre, et par-dessus une céramique inversée pour sceller le vase. Il est très probable que ce vase contienne des restes humains », explique Philippe Gillette, archéologue.

Sur le site de la maison du receveur, un deuxième vase précolombien est retrouvée.

Le contexte historique de Saint-Laurent-du-Maroni :

Fondée en 1857, Saint-Laurent-du-Maroni est une ville au passé colonial riche, autrefois capitale de l'administration pénitentiaire. La maison du receveur, où se déroulent les fouilles, est située dans un secteur historique clé, proche de l'appontement où débarquaient les bagnards venus de l'Hexagone. Cette maison, inscrite au titre des monuments historiques, est un témoin privilégié de cette époque.

La maison du receveur, un bâtiment historique de Saint-Laurent-du-Maroni, sert de toile de fond aux fouilles archéologiques menées par l'INRAP.

L'importance de l'INRAP et la fouille préventive :

L'Institut National de Recherche Archéologique Préventive (INRAP) mène cette fouille dans le cadre de la réhabilitation de la maison du receveur. Il s'agit d'une fouille préventive visant à documenter et préserver les vestiges avant toute intervention. Les archéologues ont d'abord réalisé un diagnostic sur une emprise de 1200 m², suivi de fouilles manuelles minutieuses pour documenter chaque découverte avec précision.

Deux archéologues de l'INRAP travaillent en tandem pour fouiller le site de la maison du receveur à Saint-Laurent-du-Maroni.

Les méthodes et les découvertes :

Les travaux archéologiques ont permis de découvrir non seulement des urnes funéraires mais aussi des vestiges amérindiens et des structures liées à l'administration pénitentiaire. Jérôme Isnard, archéologue décrit l'approche minutieuse nécessaire pour fouiller ces artefacts délicats : « Il faut retirer le sédiment sans abîmer ce qu'il y a à l'intérieur et trouver des éléments qui peuvent confirmer la nature funéraire des urnes. »

Un projet de restauration ambitieux :

La restauration de la maison du receveur, confiée à un cabinet d'architecture spécialisé, vise à réhabiliter ce bâtiment historique tout en préservant les découvertes archéologiques. Bien que l'usage futur du bâtiment ne soit pas encore définitivement décidé, il est envisagé de le transformer en restaurant pour valoriser la parcelle.

Les visiteurs écoutent attentivement les explications sur les fouilles archéologiques et les vestiges trouvés à la maison du receveur.

Sensibilisation et transmission :

L'INRAP a profité de cette fouille historique pour organiser des journées portes ouvertes, pour permettre aux Saint-Laurentais et aux visiteurs de s'approprier l'histoire de ce bâtiment. « Fouiller le passé permet de comprendre les évolutions actuelles et de valoriser notre patrimoine », souligne Gaëtan Juliard. Ces initiatives permettent de sensibiliser la communauté à l'importance de la préservation du patrimoine historique.

Les fouilles à la maison du receveur de Saint-Laurent-du-Maroni se termineront bientôt, mais les découvertes resteront gravées dans l'histoire locale.