Une citronnade au milieu du lagon, c’est l’idée innovante de Sandy Sananikone, ancienne gérante de roulotte à Vaiete. Depuis le 14 juin, son téléphone n’arrête pas de sonner. Preuve en est en ce mercredi, elle reçoit un appel : c'est une réservation pour dix personnes pour midi.
La promesse de Sandy : vivre une expérience culinaire au milieu du lagon bleu turquoise de Punaauia.
Persévérante et courageuse, la cheffe d’entreprise s’est battue contre vents et marées. Elle a essuyé deux ans de procédures administratives pour que naisse son enseigne flottante.
« Il a fallu présenter le projet au Port autonome, à la mairie de Punaauia, à la Direction Polynésienne des Affaires Maritimes, à l'urbanisme. Donc beaucoup de paperasse pour avoir des autorisations, pour pouvoir après obtenir un financement auprès de la banque. »
Sandy Sananikone - gérante d'un restaurant flottant
Sandy emploie cinq salariés à temps complet, qui se partagent les tâches dans une cuisine de douze mètres carrés. Pour assurer le service, il vaut donc mieux avoir le pied marin, en témoigne Poehiva, l'une des serveuses : « Ça fait deux semaines, depuis l'ouverture en fait, que je travaille avec Sandy. Pour le moment tout se passe très bien. Quand on s'est installé, il y avait un peu de houle, du coup la première semaine, c'était un peu difficile, avec le mal de mer. Mais la deuxième semaine, et puis cette semaine, ça se passe très bien. »
80 millions de francs pacifiques, c’est le budget que la jeune femme a investi dans ce projet novateur. Un investissement auquel sa famille a également contribué. Convaincre les institutions a été plus complexe. Sandy témoigne, en toute humilité : « Si on attend en fait, y a rien qui se passe. Et du coup, je suis tout le temps à aller toquer aux portes pour demander "est-ce que vous avez reçu mon mail ? Est-ce que je peux avoir ci ou ça..." Et voilà en fait, c'est suivre en permanence son dossier, partout dans les bureaux, pour savoir où est ce que ça en est. »
Outre les démarches administratives, Sandy s'est démenée pour l'investissement financier. Elle résume : « Pareil, il faut aller toquer aux portes de la banque, aux aides qu'on peut avoir. Notamment les aides du pays. Donc voilà, on toque partout pour savoir ce qu'on peut avoir pour ce projet. Et après forcément, on monte le financement, avec ce qu'on a, avec nos économies. Moi, j’ai mis toute ma vie dedans, grâce à tout ce que j'ai entrepris avant, c'est aussi grâce à ça que j'en suis là aujourd’hui.»
Si le parcours a été semé d'embûches, Sandy se concentre désormais sur l'avenir. Prochainement, elle proposera de nouvelles prestations aquatiques à ses clients.