La presse nationale et européenne s’intéressent singulièrement à ce qui se passe à Mayotte en matière de lutte contre l’immigration clandestine et l’insécurité.
Depuis des années, tous les gouvernements ont déployé sur ce territoire français, des politiques de lutte contre l’immigration illégale avec plus ou moins de vigueur selon leur couleur politique. C’est ainsi qu’il est admis, sur l’île au lagon, que Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur puis président de La République aura été « efficace » et sans concession. La gauche aurait été plus laxiste.
Mais, ces dernières années on a assisté à une augmentation de la violence à Mayotte, très importante. Les rackets, les vols avec violence, les attaques et les caillassages de voitures. Même les attaques sur les forces de l'ordre et les pompiers se sont aujourd'hui banalisées.
La population s’est organisée en Collectifs pour interpeller les autorités, les élus locaux et nationaux à l’Assemblée et au Sénat ont relayé les appels de la population au gouvernement.
Le ministre de l’Intérieur a fait deux déplacements à Mayotte en moins d’une année. Un escadron du RAID a même été installé et des nouveaux moyens matériels affectés à la lutte contre l’immigration clandestine en provenance essentiellement de l’Union des Comores.
Car, le gouvernement par l’ancien préfet, Jean François Colombet, a admis le lien entre immigration clandestine et augmentation des violences. Une position assez inédite, qui avait fait couler beaucoup d’encre.
Le projet de Loi Asile et Immigration a pratiquement été lancé, peut-on dire sur la base de l'expérience et la situation mahoraise. L'île détient le record des expulsions de personnes en situation irrégulière en France ; sa maternité est la plus grande d’Europe en matière de naissance avec une grande proportion de mères étrangères et une violence en augmentation continue…
Les démolitions de bidonvilles sont nombreuses. Les autorités s’appuient sur la loi Elan qui « a pour ambition de faciliter la construction de nouveaux logements et de protéger les plus fragiles,» depuis 2021 seulement. Mais, à Mayotte on a naguère parlé de reconquête républicaine, de lutte contre les territoires de non-droit et depuis peu de reconquête foncière. En effet, la grande majorité des familles qui occupent ces terrains sont en situation irrégulière sur le territoire français de Mayotte.
La « révélation » d’un grand journal national sur une opération de grande envergure de lutte contre l’immigration clandestine à Mayotte n’a pas eu de grand effet. Le Collectif y a apporté son soutien car il demande depuis longtemps des moyens importants pour les forces de l’ordre et une présence militaire notamment en mer pour dissuader les candidats à l’immigration clandestine en provenance de l’Union des Comores.
La situation politique nationale, insécurité, immigration, vie chère a rejoint celle de ce petit territoire français et européen de l’océan indien. Mais en fait, il n’y a rien de nouveau, ou plutôt, ce qui est nouveau, c’est cet intérêt soudain des journalistes français et européens pour ce qui se passe à Mayotte en Matière de lutte contre l’insécurité et l’immigration clandestine.
La France s’oppose à l’Union des Comores à propos de ce que Moroni appelle « la question de Mayotte ». Les Comores indépendantes n’acceptent pas le choix des mahorais de rester français après l’indépendance. Le renvoi de ressortissants comoriens de Mayotte dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine est une aberration puisque l’île au lagon est comorienne selon leurs autorités. L’arrivée massive de forces de l'ordre pour une campagne de grande envergure de lutte contre l’immigration dans les semaines à venir est considérée comme une agression par Moroni. Mais, dans cette affaire, le plus mal à l’aise semble être le colonel Azali Assoumani, ami de la France, président de l’Union des Comores et tout nouveau patron de l’Union des Comores.