La logique des fusions est une science délicate à géométrie variable avec parfois un résultat contre-productif. Comment expliquer que la formule ait cette fois fonctionné ?
L'adhésion de l'opinion
Le premier élément de réponse est le sens que prend cette fusion pour une majorité de l’opinion. Le second est l’intensité de la volonté de changement. Les deux éléments peuvent donner la formule gagnante s’ils se conjuguent. Ce qui a vraisemblablement été le cas dans ce scrutin. Les forces politiques qui se sont retrouvées n’étaient, il est vrai, pas à leur coup d’essai. C’est le même Gabriel Serville avec aujourd’hui Peyi Guyane qui avait rejoint en 2010 Christiane Taubira au second tour, il était à l’époque au PSG. Reste l’Ageg (A Gauche en Guyane) et Guyane Ecologie également membre de l’alliance en 2010, une gauche somme toute classique qui renvoie à l’union derrière le candidat Jean-Paul Fereira d’aujourd’hui.
Une volonté de rupture
La différence, c’est qu’en 2010, Rodolphe Alexandre incarne le changement. Près de dix ans plus tard, la volonté de rupture souffle dans le dos de cette nouvelle alliance des gauches qui est dès le 1er tour bien plus forte puisqu’elle rassemble un électeur sur deux. Pour le reste c’est la dynamique de campagne qui joue. Le premier tour servant presque de sondage, le candidat de la fusion apparait dans l’entre-deux-tours comme virtuel gagnant, ce qui peut galvaniser les troupes pour la conquête des abstentionnistes, la fameuse participation qui peut faire la différence.