Émeutes en Nouvelle-Calédonie. Demande de libération des militants indépendantistes en détention, décision attendue vendredi

Les relais de la CCAT du Nord ont décidé de fermer leurs barrages pour cette journée d'audience en appel.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Nouméa a examiné les requêtes des huit membres de la CCAT placés en détention provisoire, dont sept dans l’Hexagone. L’audience a eu lieu, ce mercredi après-midi à huis clos, par visioconférence avec l'Hexagone. La décision a été mise en délibéré à vendredi sauf pour l'un d'entre eux, qui a vu son recours rejeté.

Ils sont présentés par la justice comme les « commanditaires présumés des exactions commises depuis le 13 mai ». Ce mercredi après-midi, une audience a eu lieu à la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Nouméa pour examiner les recours des huit militants indépendantistes, dont sept sont actuellement en prison dans l'Hexagone depuis le 23 juin. Christian Tein, le leader de la CCAT, est en détention provisoire, à Mulhouse.  

La décision a été mise en délibéré au 5 juillet prochain, à l'exception de l'un d'entre eux, incarcéré en Métropole. La chambre de l'instruction a rejeté mercredi soir son appel. Son avocate, Me Barbara Brunard, a indiqué à l'AFP qu'elle se pourvoyait en cassation.

Me Calmet a plaidé un placement sous contrôle judiciaire

Me Martin Calmet, qui défend notamment Brenda Wanabo, incarcérée à Dijon, et Guillaume Vama, en détention provisoire à Bourges, a plaidé le placement sous contrôle judiciaire : "L'important pour nous était de rappeler les règles de procédure pénale et de sortir de cette espèce de peur, née du contexte calédonien et qui a, à mon sens, aveuglé la décision de première instance. On se battra pour obtenir la libération de nos clients". Selon Me Calmet, le parquet général a requis le maintien en détention pour les huit militants dont le recours était examiné mercredi, a indiqué l'AFP.

De son côté, Me François Roux, avocat de plusieurs militants, dont Christian Tein, en détention provisoire à Mulhouse a estimé qu'il s'agissait "clairement d'une affaire politique". "Ce sont des gens qui luttent pour leur indépendance. Comment regardera-t-on cette affaire le jour où la Nouvelle-Calédonie sera indépendante ?", a indiqué celui qui est aussi l'avocat de Joël Tjibaou, incarcéré à Nouméa et fils de Jean-Marie Tjibaou. "Il y a eu à deux reprises de la part de l'avocat général un lapsus intéressant : il a appelé à deux reprises Joël Tjibaou, Jean-Marie Tjibaou. Pour moi, tout est dit", a dénoncé l'avocat.

Sept chefs d'accusation

Ces militants indépendantistes ont été mis en examen pour sept chefs d'accusation dont complicité de tentative de meurtre ou encore participation à une association de malfaiteurs en vue de la préparation d'un crime. Ils sont plus généralement soupçonnés d'être les commanditaires des violences qui ont fait 9 morts et environ 180 milliards de francs de dégâts. Leur leader, Christian Tein, a toujours nié avoir appelé à la violence. Il a déclaré lundi être un "prisonnier politique", dans une interview à l'AFP accordée en marge de la visite de sénateurs de la maison d'arrêt de Mulhouse.

Des barrages bloquants sur le terrain

Dans le cadre de cette audience, les relais de la CCAT du Nord ont décidé de fermer leurs barrages, ce mercredi. C’est le cas à Ouegoa, Koumac, Pouébo, Kaala Gomen et Voh. Des  barrages bloquants sont également prévus jusqu’à 6 heures, jeudi matin. Seuls les véhicules prioritaires, scolaires et les véhicules de ravitaillement sont autorisés à franchir ces différents points.  

Le point avec Camille Mosnier

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