Émeutes en Nouvelle-Calédonie : Un homme tué par balle, un policier en garde à vue

Voiture calcinée en Nouvelle-Calédonie alors que des violentes émeutes secouent le territoire depuis le 13 mai 2024
En cette journée du vendredi 24 mai, un septième décès par balle est à déplorer. Un homme de 48 ans a été tué à Dumbéa. L'auteur présumé du tir, un policier, a été placé en garde à vue. Ce nouveau drame est survenu quelques heures après le départ du président de la République, Emmanuel Macron, qui a effectué une visite éclair de dix-huit heures en Nouvelle-Calédonie.

Douzième jour de crise en Nouvelle-Calédonie et un nouveau mort est à déplorer. Un homme de 48 ans a perdu la vie. Les faits se sont passés durant l'après-midi de ce vendredi 24 mai, dans le Sud de Dumbéa.

Une enquête a été ouverte pour homicide volontaire par personne dépositaire de l'autorité publique. Car selon les premiers éléments, transmis par le procureur de la République, ce serait un policier qui a tué la victime, avec son arme de service.

Selon les informations du parquet de Nouméa, un fonctionnaire de police et son collègue ont été pris à partie par une quinzaine d'individus. Le fonctionnaire aurait alors fait usage de son arme. Les circonstances restent encore à déterminer. L'auteur présumé du coup de feu a été placé en garde à vue. Un fait qui survient au lendemain de la visite présidentielle et qui porte le bilan officiel à sept victimes.

Deux fonctionnaires "pris à partie physiquement"

Que s'est-il passé ? "Ce vendredi 24 mai, vers 15h15, alors qu’ils circulaient dans leur véhicule, sur la commune de Dumbéa en direction du centre hospitalier du Médipôle, un fonctionnaire de police et son collègue [ont été] pris à partie physiquement par un groupe d’une quinzaine d’individus", écrit le procureur dans un communiqué diffusé ce soir.

Arme de service

"Dans des circonstances qu’il reste à déterminer, le fonctionnaire aurait fait usage de son arme de service en tirant un coup de feu, pour s’extraire de cette altercation physique", ajoute Yves Dupas. "Un homme, âgé de 48 ans, [a été] atteint mortellement par ce tir." Le policier qui aurait tiré a été placé en garde à vue. "Les premières constatations font état de la présence de traces de coups sur le visage des fonctionnaires", précise le procureur.

Cinq civils et deux gendarmes mobiles

Cela porte le bilan humain officiel des violences actuelles à sept personnes, toutes tuées par balle : cinq civils et deux gendarmes mobiles, dont l'un qui a succombé à un tir jugé accidentel. Jusque-là, aucune de ces morts n'était due à un représentant des forces de l'ordre. En visite éclair ce jeudi 23 mai, le président de la République l'avait souligné.

Ce qu'il faut retenir de cette journée du 24 mai

Un septième décès par balle est à déplorer. Un homme de 48 ans a été tué à Dumbéa. L'auteur présumé, un policier, a été placé en garde à vue.

Le président de la République, Emmanuel Macron s’est envolé au milieu de la nuit, après une visite éclair de dix-huit heures en Nouvelle-Calédonie. Le chef de l’Etat n’a pas réussi à rassembler les forces politiques en présence autour de discussions communes. Il n’y aura pas de retrait du texte sur le dégel du corps électoral, a-t-il indiqué, mais il ne "passera pas en force". Le président a accordé un entretien à NC la 1ère et d'autres médias locaux. Emmanuel Macron souhaite "ouvrir le dialogue" et plaide pour un accord global, "qui puisse être soumis au vote des Calédoniens".

Le résumé des rencontres politiques du président de la République dans ce reportage : 

©nouvellecaledonie

L'aéroport Nouméa - La Tontouta restera fermé jusqu'au mardi 28 mai, 9 heures. "Les écoles primaires, les collèges et les lycées privés et publics seront fermés la semaine prochaine sur tout le territoire", a annoncé le gouvernement. Les forces de l'ordre poursuivent les interventions et les opérations de déblaiement.

Le reportage de Lucile Guichet et David Signal : 

Un reportage de Lucile Guichet et David Sigal ©NC la 1ère

Les barricadiers, eux, qu'ils soient militants indépendantistes ou membres des groupes d'autodéfense, refusent de lever les barrages. Dans le camp des premiers, des consignes des cadres sont attendues. Chez les seconds, le retour au calme et de la sécurité sont les préalables.

Le reportage de Aiata Tarahu et David Signal : 

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