Engravement de la rivière Kua, à Houaïlou : un nouvel accord loin de tout résoudre

Le curage de la rivière Kua, à Houaïlou, devrait reprendre ©Nathan Poaouteta et Ismaël Waka-Ceou / NC La 1ère
Comme d’autres cours d’eau calédonien, la rivière Kua est menacée par les roches et les sédiments charriés par les mines. L’engravement provoque des inondations. Les inondations détruisent les champs et abîment les sols. Provoquant l’inquiétude des habitants.

Depuis les hauteurs de Poro, ils contemplent la vallée de la rivière Kua. Cette vallée dans laquelle ils vivent. Vingt ans que Ruffin Boehe et l’association Kuneka, qui réunit les clans de trois tribus Kua, Newa et Kamoui, se battent pour faire reconnaître les conséquences de l’exploitation minière sur leur environnement. Et pour obliger la SLN, principal opérateur minier, à financer l’assainissement du cours d’eau. 

La vallée de la rivière Kua, à Houaïlou.

En juin 2022, un protocole avait été signé entre l’association et la SLN. Mais quelques mois plus tard, c’est la douche froide. Parce qu’elle n’a plus de budget, la SLN stoppe tout. Après des mois de conflit, notamment sur la mine Bonini, située à l’entrée de la tribu de Kua, un nouvel accord a été trouvé mais la colère reste palpable.  

"On perd du foncier à chaque inondation"

Tout ce que la SLN sait faire, c’est des promesses. Les promesses, il faut les tenir. Cette fois, tout est consigné", indique Ruffin Boehe, le président de Kuneka.  

Vus d’en bas, les dégâts sont impressionnants. Les dépôts ont quasiment comblé la rivière, son lit s’est déplacé, grignotant les terres cultivables et appauvrissant les sols, qui deviennent incultivables. Un bouleversement social. “On perd du foncier à chaque inondation”, constate François Nan, coutumier de la tribu de Kua. 

Les souhait de ne plus dépendre de l'environnement

Protéger la nature est primordial pour les habitants. Certains aimeraient ne plus dépendre de l’exploitation minière. “Il y a autre chose que la mine. On a le tourisme, le bétail, la mer. Dans le projet qu’on est en train de mettre en place, on aimerait avoir une poissonnerie, une chambre froide", explique Sophie Nan. L’association veut être actrice du développement économique de la région. Et non victime.