Epargnée depuis le début de l'année, la Guadeloupe pourrait connaître dans les semaines à venir de nouveaux échouages de sargasses sur ses rivages

Des sargasses en haute mer
Le dernier bulletin de prévision d’échouement de Sargasses remonte au jeudi 8 février. A très court terme, il indiquait un indice de confiance de 4 sur 5 pour la période allant jusqu’aux alentours du 12 février. Les arrivages auraient pu être « très ponctuels ». Jusqu’aux environs du 22 février, le risque est considéré comme faible à modéré. C’est un constat depuis le début de l’année.

Selon des données de Météo-France, les surfaces de sargasses observées en janvier dans une zone de surveillance au large de l'archipel guadeloupéen, sont plus faibles que la moyenne des surfaces à la même période en 2023. Et même inférieures aux surfaces moyennes mensuelles sur toute la période 2011-2021...

Depuis le début de l’année sous l’influence des alizés et de courants favorables, quelques sargasses se sont échouées sans accumulation notable. Ces derniers jours en Guadeloupe et dans les Iles du Nord, le risque était « faible », excepté pour la côte Est marie-galantaise où il était « moyen ». L’exploitation des données de la série d’instruments satellitaires MODIS-Aqua/Terra, révélait une activité en 3 temps.

D’abord un filament de 15 à 20km de long, à une dizaine de km à l'Est de la Désirade. Quasi stationnaire, il devait évacuer progressivement vers le Nord-Est avec risque d'échouement faible sur les côtes Désiradiennes.

Ensuite un filament de près de 60km, en provenance du Sud-Est. Il commençait à échouer sur un point de la côte Sud-Est de Marie-Galante. 2 scenarii se dessinaient selon la météo : soit un étalage sur une plus grande zone, soit un recul temporaire plus au Sud.

Enfin de petits filaments de sargasses dans le Canal de la Dominique. Une faible menace pour les Saintes ou le Sud-Est de la Basse-Terre. Le plus gros devrait être évacué en Mer des Caraïbes.

Plus largement en milieu de semaine dernière, un flux inhabituel de Sud-Ouest à Ouest et la houle de Nord-Ouest pouvaient provoquer des arrivages très ponctuels dans des zones inhabituelles...Par exemple, en Côte sous le Vent des différentes iles de l’archipel.

A contrario, dans les prochaines semaines l’arc antillais pourrait être soumis à des arrivages importants de sargasses.

Les images satellites sont sans équivoque ! Elles sont issues du spectromètre OLCI de la série de satellite Sentinel 3, du radiomètre à balayage VIIRS embarqué par SUOMI-NPP., ainsi que des images du satellite NOAA20. Des outils qui recueillent des informations quotidiennes de moyenne-résolution : 300 et 1000 mètres.

filaments de sargasses en mer

Il y a aussi tous les 3 à 5 jours, le capteur haute-résolution de la série satellitaire Sentinel 2 : une résolution de 20m.

Ces outils donnent à voir peu de sargasses dans un rayon de 200km, mais au-delà et dans le large atlantique elles s’accumulent.

Première zone de concentration à 200km à l'Est. Vu sa position et les dérives actuelles, elle ne devrait pas concerner la Guadeloupe.

En revanche, plus au large, entre 400 et 1500km à l'Est il y a une autre forte concentration. Les sargasses vont inexorablement s'approcher de l'arc antillais. Vu l’ampleur des regroupements et les dérives globalement d'Est en Ouest, elles risquent bien de déferler sur l'Archipel.

Notez que le bulletin de prévision Sargasses est mis à jour chaque lundi et aussi le jeudi en période d'échouement.