Huguette Bello est sortie de son silence ce dimanche midi. Evoquée dès vendredi dernier par le Parti communiste français comme candidate pour prendre la succession de Gabriel Attal au poste de Premier ministre, l'actuelle présidente de région Réunion ne s'était jusqu'ici pas exprimée sur le sujet.
Samedi soir, le conseil national du Parti socialiste a livré son verdict : il n'y a pas de consensus autour de la personne d'Huguette Bello. Ce dimanche, l'intéressée a donc souhaité réagir, le temps du débat entre les partis du Nouveau Front populaire, semblant s'être achevé autour de son nom.
"Je prends acte qu’elle (la proposition de son nom) ne fait pas l’objet d’un consensus entre toutes les composantes du Nouveau Front Populaire, et notamment qu’elle n’est pas soutenue par le Parti Socialiste"
Huguette Bello
"L'esprit de responsabilité"
La cheffe de file du PLR (Pour La Réunion), estime que la priorité est avant tout de "garantir l'unité du Nouveau Front populaire". "La situation de la France l’exige. L’esprit de responsabilité le commande", poursuit-elle.
L'offre déclinée
C'est dans ce contexte et avec ces considérations que la présidente de Région explique s'être aussitôt retirée de la liste des candidats considérés pour aller à Matignon.
"Dans ces conditions et soucieuse d’un accord rapide au sein du NFP, j’ai décidé de décliner sans plus attendre l’offre qui m’a été faite."
Huguette Bello
Les soutiens remerciés
Alors que plusieurs voix s'étaient élevées, au national comme localement, pour soutenir cette candidature, Huguette Bello les remercie aujourd'hui.
"Je remercie celles et ceux qui ont proposé et soutenu ma candidature, ainsi que mes compatriotes qui m’ont témoignée de leur confiance, et souhaite vivement qu’une solution nouvelle et consensuelle puisse être trouvée au plus vite."
Huguette Bello
Pour Jean-Hugues Ratenon, "c'est regrettable"
Jean-Hugues Ratenon, député Nouveau Front populaire de la 5ème circonscription qui s'était déjà exprimé plus tôt en tant que président du mouvement Rézistans Egalité 974, a dit sa déception après la décision d'Huguette Bello.
"C'est regrettable qu'elle soit dans l'obligation de décliner du fait qu'il n'y avait pas de consensus sur son nom, et du fait que le parti socialiste souhaite imposer une candidature alors que les autres formations étaient plus ou moins d'accord. (...). Il y avait l'occasion de débloquer la situation, le parti socialiste n'a pas souhaité le faire"
Jean-Hugues Ratenon, député NFP
Le parlementaire reconnaît toutefois que la décision d'Huguette Bello est "extrêmement sage" de se désister en l'absence d'union au sein du NFP. C'est la décision "d'une personne très responsable contrairement à d'autres", achève-t-il, ne pouvant s'empêcher de s'interroger sur le rôle des socialistes de La Réunion dans cet épisode.
L'UFR "déplore les postures"
L'Union des Femmes Réunionnaises (UFR), à laquelle appartient d'ailleurs Huguette Bello, a réagi dans un long communiqué par la voix de sa présidente Evelyne Corbière-Naminzo, également sénatrice.
Elle revient sur l'engagement politique de l'actuelle présidente de Région, tantôt élue au Conseil général, à l'Assemblée nationale, ou à la mairie de Saint-Paul. Mais surtout, l'UFR regrette l'absence de consensus au sein de l'ensemble des partis du Nouveau Front populaire.
"Nous déplorons toutes les postures qui prolongent les hésitations à désigner une personne capable de porter une politique de justice sociale loin des clivages politiciens."
Union des Femmes Réunionnaises
En outre, l'UFR dénonce des "procès d'intention indignes" faits à Huguette Bello par des opposants à sa nomination à Matignon.
"Il nous faut nécessairement rappeler les convictions fortes portées par Huguette Bello qui a été militante de l’UFR depuis 1974, et dirigé la première association féministe de La Réunion pendant plus de 40 ans. Avec Huguette Bello, l’UFR a défendu le PACS, l’homoparentalité́, la PMA pour toutes et tous, le mariage pour tous, la lutte contre le Sida, et soutenu les luttes contre l’homophobie, la pédophilie, le tourisme sexuel. Il est regrettable qu’un partenaire du nouveau Front Populaire s’oppose à l’accession d’une femme féministe de couleur et ultramarine au poste de Première Ministre. Le Parti Socialiste a pourtant pu compter sur les soutiens d’Huguette Bello à François Mitterand, François Hollande et Ségolène Royal, lors des élections présidentielles".
Union des Femmes Réunionnaises
(Re)voir le reportage de Réunion La 1ère: