L'humanité a produit à ce jour 6 milliards de tonnes de plastique, mais seulement 15% a été recyclé pour l'instant. En octobre 2022, ce bilan a poussé un groupe de marins et d'ingénieurs à quitter le port de Marseille à bord du Plastic Odyssey.
Leur projet ? Sillonner le "Sud" du planisphère, pour participer à la construction d'un monde sans plastique. Ce navire a jetté l'ancre en Martinique du 21 juillet au 18 août 2023, afin de sensibiliser sur le sujet.
La rentabilité de nos déchets
"Notre objectif est de faire naître des micro-usines dans le monde entier, de créer de l'activité économique avec les déchets qui nous envahissent", explique le cofondateur de Plastic Odyssey, Simon Bernard, depuis le port de Fort-de-France, (mercredi 26 juillet).
Tuiles, palettes, pavés ou encore carburants... Aujourd'hui, l'Homme sait fabriquer pléthore d'objets utiles à partir de matériaux plastiques. Autant de techniques de recyclage développées et améliorées à bord du bateau.
Sur le pont, la directrice d'escale, Morgane Kerdoncuff, présente différentes machines. Broyeuse, centrifugeuse, extrudeuse... Chacune joue un rôle particulier dans la transformation de la matière plastique.
Gagner du temps dans la dépollution mondiale
Grâce aux financements de partenaires privés, l'équipage transmet ces connaissances gratuitement dans chaque pays où il fait escale.
En Martinique comme ailleurs, les intéressés sont donc appelés à se rapprocher du bateau pour un travail collectif. L'objectif est de "lancer ensemble, des entreprises de recyclage durables et rentables", moyennant les besoins et les obstacles locaux.
Celles sélectionnées dans le programme d'incubation de Plastic Odyssey seront mises en relation avec d'autres entrepreneurs à travers le monde. Il s'agit de partager son savoir, ses découvertes et ses échecs, "pour un gain de temps considérable dans le processus global de dépollution plastique".
Une action pertinente en Martinique
Selon Simon Bernard, son équipage s'amarre aussi en Martinique car "le recyclage local prend d'autant plus de sens sur un territoire insulaire, où l'exportation des déchets revient très chère".
La vice-présidente de la Chambre de Commerce et d'Industrie (CCIM), Carole Foulard, a visité le bâtiment. "Ce qui nous a été présenté est très séduisant" dit-elle.
Il nous faut prendre ce virage de la protection de l'environnement. S'il existe des techniques de transformation possibles sur ce bateau qui n'est pas bien grand, pourquoi pas sur notre territoire ?
Carole Foulard - vice-présidente de la CCIM(réaction au micro de Franck Zozor de Martinique 1ère télé)