Un nouvel engouement pour les food trucks à Saint-Pierre et Miquelon

La roulotte rouge des Galettes de Nénél
Savoir ce que l'on va se mettre sous la dent n'est parfois pas une mince affaire. Dans l'archipel, en plus des commerces permettant de remplir notre frigo, il existe aussi des traiteurs, qui sauvent la mise à de nombreuses reprises. Mais ils ne sont pas seuls. Depuis peu, deux enseignes se sont ajoutées, deux food-trucks, ces roulottes, cabanes, caravanes mobiles proposant de la nourriture à emporter.

Si dans la mémoire collective récente, le premier food-truck de l'archipel avait élu domicile sur la place du Général de Gaulle et avait régalé de nombreux aficionados de la "cuisine de rue" pendant quatre années. Le Tinpeu a fermé ses portes le 10 mai 2023.

Mais attention, avant lui, il y avait déjà eu des expériences de camion cuisine, a l'image de SPEED'ZZA, un camion de pizza au feu de bois que Gwenaël Lepriol a tenu de 2007 à 2010. "Un sacré moment cette période, j'ouvrais aussi après le Joinville, c'était rigolo" confie l'ancien pizzaïolo itinérant. Et c'est en discutant avec lui qu'on apprend également qu'Anatol Girardin en possédait un dans les années 90. 

Après eux, c'est un food-truck éphémère, qui n'aura ouvert que quelques mois, pour apporter un peu de réconfort hivernal qui s'ajoute au panel local. Il faut dire qu'une poutinerie qui ouvre un 11 février, quand on connaît les conditions climatiques en plein cœur de l'hiver à Saint-Pierre et Miquelon, c'est ce qu'on peut appeler réconfortant.

Miquelon aura également connu un temps la possibilité de se délecter de bons petits plats avec, comme pour la Poutinerie de Saint-Pierre, un petit plus écologique puisque les deux enseignes proposaient aux clients de venir récupérer leurs commandes dans des contenants réutilisables ou dans leurs propres contenants. "Nous étions précurseurs dans ce domaine. Les contenants réutilisables ça diminue clairement l'impact écologique de la nourriture à emporter, et on va continuer à le faire dans nos futurs projets" confie Morgan Hansen. Le food-truck Chez Adrien, a cessé ses activités après la saison été/automne 2023 pour se concentrer sur d'autres offres dans le village. 

Si certains cessent leur activité d'autres se lancent

Du côté de Saint-Pierre, si le Tinpeu n'est plus et que la poutinerie non plus, ce sont deux autres espaces qui ont ouvert leurs portes. À l'image des Galettes de Nénél. Une jolie roulotte rouge vif, qui a élu domicile après de longues pérégrinations, aux abords du marché en plein air des artisans. Pas loin du fameux coin de chez Théault, rue des Français Libres. "On aurait préféré s'installer sur la place du Général de Gaulle, comme le Tinpeu, mais ça n'a pas été possible à cause des festivités estivales nous a dit la mairie" explique la gérante, Corinne Dugué. 

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Après avoir multiplié les demandes et les recherches, c'est la CACIMA qui a fini par trouver un petit bout de terrain. L'ouverture a donc eu lieu le 6 juin 2024. Si pour la saison, la roulotte est installée là, cela ne veut pas dire qu'elle ne peut pas bouger. "On a été approché par la DCSTEP pour le forum des associations, on s'est installé là-bas, sur le parking du centre culturel, et c'était très sympa" lance Corinne. Le food-truck, qui propose galette bretonne et crêpes, peut répondre à des demandes spéciales, telles que des prestations pour les anniversaires, les mariages ou "les divorces" rigole la gérante.

Depuis la fin du mois d'août, c'est un autre espace qui a ouvert ses portes, lui aussi en mode cabane mobile. Le food-truck Chez Guiness, s'est installé en centre-ville sur un terrain privé, lui permettant ainsi de proposer ses plats à emporter. Du côté des Galettes de Nénél, les idées fusent pour la suite de l'aventure. 

Maman a toujours adoré cuisiner !

Samia Lévêque

La fille de Corinne l'accompagne cette saison. Peut-être même pour plus longtemps. Samia semble avoir plein d'idées pour développer l'offre et Corinne n'est pas prête à s'arrêter là "l'envie de faire des galettes m'est venue quand je bossai à la Maison Jézéquel, avec Géraldine Capendeguy, avant le covid. Je me suis formée, je me suis lancée et ça va continuer". Corinne et Samia sont, pour le moment, tributaires d'un point d'accès à l'électricité mais elles pensent sérieusement à investir dans un groupe électrogène.

Cela nous permettra de bouger où on veut, à la plage de Savoyard par exemple, et même à Langlade

Corinne Dugué, gérente des Galettes de Nénél

Bouger permettrait à l'entreprise de se diversifier. Du côté de Langlade, les deux femmes pourraient aussi proposer un peu de denrées de première nécessité pour les résidents qui ont perdu le traditionnel "chez Jeannot" qui servait de lieu de rendez-vous, d'épicerie et de restauration pour les habitués comme pour les visiteurs. 

Et les visiteurs justement, confidence pour confidence, ce sont souvent les touristes que les deux femmes ont pu côtoyer cet été. "Si j'ai aussi pensé à ouvrir un food-truck, c'est à force de croiser les touristes que tu envoies vers la seule épicerie ouverte entre midi et deux. Maintenant, on est là pour les accueillir" lance Corinne avec un large sourire et Samia de conclure "même quand il pleut, enfin, pas trop quand même".