Gilbert Larose et la savane des esclaves

Gilbert Larose, créateur de la Savane des esclaves
L’homme est robuste, passionné et déterminé à réaliser un projet entamé il y a 18 ans dans la campagne des Trois-Îlets. Gilbert Larose, « Ti-Gilbè », est le créateur de la « Savane des esclaves ». En 1999, lorsque la mairie des Trois-Îlets lui octroie une parcelle de terre dans la campagne de la commune, son premier projet est de faire de l’élevage et du maraîchage. Il construit alors un marché recouvert d’une toiture végétale comme le faisaient les anciens… Une révélation !

À 15 ans, Gilbert quitte l'école sans diplôme pour chercher du travail. L'adolescent est habile de ses mains et décroche un "job" de manœuvre maçon. "J'en voulais, je courais à droite et à gauche pour faire mes preuves". Il devient, pendant 20 ans, maçon, "ferrailleur", charpentier...

De la truelle à la terre

Élevé à la campagne, sur les hauteurs des Trois-Îlets, Gilbert ressent "l'appel de la terre". Il tente d'abord l'élevage de cailles mais manque de moyens et doit renoncer. Il se tourne alors vers l'agriculture et construit, sur un terrain alloué par la mairie de la commune, un grand carbet couvert de paille de canne (par manque d'argent). Le public est particulièrement sensible à cette première construction et Gilbert Larose décide alors de construire un premier village de cases témoignant du mode de vie de nos anciens. 

Case de la savane des esclaves

  

Son travail est certainement perfectible et Gilbert Larose le dit lui-même : "Je ne suis pas un historien". Pourtant, depuis 18 ans, il se documente, voyage, effectue des recherches pour reproduire, au plus près de la réalité, les conditions de vie difficiles mais également l'ingéniosité de nos ancêtres. 

Sans subventions mais avec toute son énergie

  

Depuis deux décennies Gilbert développe son projet sans aucune aide malgré quelques vaines sollicitations auprès des institutions. Pas de quoi ralentir son élan : "certains doivent penser que ce n'est pas à un petit paysan comme moi de raconter notre Histoire"... Gilbert Larose continue malgré tout son "travail de mémoire" et réalise à présent un village caraïbe en relation étroite avec les Kalinagos de la Dominique. 

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Son enfance auprès de sa mère lui a permis d'observer des gestes devenus familiers. Gilbert fabrique sa farine de Manioc et ses kassav depuis "toujours". La réalisation de fours à charbon n'a également plus de secrets pour lui. Il évoque avec fierté l'importance et l'influence de sa mère dans la réalisation de son projet. Aujourd'hui Gilbert Larose travaille en famille avec ses deux grands fils Isaac et Rodrigue...

Famille Gilbert Larose