Gouvernement : l’UPM prône un rapprochement avec Calédonie Ensemble

Victor Tutugoro, le leader de l'UPM. Photo Illustration
L’Union progressiste en Mélanésie tenait ce samedi son deuxième comité central de l’année à la tribu de Néouta, à Ponérihouen. Au centre des discussions : le renouvellement des institutions et la sortie de crise au gouvernement.
Réuni à Ponérihouen, l’UPM faisait le point sur le récent renouvellement des provinces et du congrès. Le parti de Victor Tutugoro a notamment émis quelques options pour débloquer la situation au gouvernement. Pour sortir de l’impasse, l'Union progressiste en Mélanésie prône des discussions avec Calédonie Ensemble, soit deux jours après l’élection du nouvel exécutif. Faute d’accord et de majorité, les onze membres élus n'avaient pas réussi à s'entendre sur une candidature. Le gouvernement demeure donc toujours sans président. 

Une position indépendantiste confortée


Au sortir de ces élections, l’UPM dresse un premier constat positif, à savoir le maintien de la représentation du mouvement indépendantiste dans les institutions. Une représentation qui, selon Victor Tutugoro, le président du parti, progresse même légèrement.  Il s’en félicite et partage sa vision : « Cela veut dire que l’idée d’indépendance est plus que jamais ancrée dans la population. Dans le milieu Kanak, bien entendu, mais aussi d’une manière générale dans la société calédonienne et notamment chez les autres communautés de la Nouvelle-Calédonie. » Avant d’ajouter : « L’idée d’indépendance ne fait pas peur. »

 

Victor Tutugoro, leader de l'UPM

 

L’UPM préfère Calédonie Ensemble à l’Avenir en confiance


Concernant l’absence de président au gouvernement, l’Union progressiste en Mélanésie constate que les traditionnels antagonismes sont plus que jamais renforcés en cette dernière mandature de l’Accord de Nouméa. Le parti « approuve le positionnement des élus indépendantistes de ne pas avoir porté le candidat de l’Avenir en confiance, Thierry Santa », à la tête de l’exécutif. L'UPM va plus loin et propose, pour sortir le gouvernement de son impasse, un rapprochement avec Calédonie Ensemble plutôt qu’avec l’Avenir en confiance et l’Eveil Océanien, avec qui il « ne partage pas les mêmes positions ».
 

Pas sur la même longueur d'onde


Victor Tutugoro explique la position de son parti et rappelle les profondes divergences de point de vue qui persistent entre les deux formations politiques : « Avec l’Avenir en confiance ou l’Eveil Océanien, on ne peut pas être d’accord sur la remise en cause du corps électoral. On ne peut pas être d’accord sur l’ouverture des portes de la Nouvelle-Calédonie à l’immigration.» Deux sujets défendus d'ailleurs par les deux mouvements durant la campagne des Provinciales. Victor Tutugoro poursuit : « On ne peut pas être d’accord sur la remise en cause de la fiscalité des entreprises, la remise en cause de l’emploi local. » L'Union progressiste en Mélanésie veut donc dans un premier temps, « discuter avec Calédonie Ensemble », avec qui « on a fait du chemin », explique le leader de l'UPM,  et non avec « l’Avenir en confiance quand on sait que les positionnements de fond vont être difficiles à gérer. »
Reste à savoir si cette position sera partagée par les membres UNI et UC-FLNKS du nouveau gouvernement. Réponse dans quelques jours… Rappelons que Calédonie Ensemble ne compte qu'un seul membre sur les onze qui composent le nouvel excécutif, en la personne du président sortant Philippe Germain, qui reste donc en politique. L'Avenir en confiance et l'Eveil Océanien comptent cinq membres, l'Union Calédonienne trois membres et deux pour l'UNI.