Au vu des équilibres, le seizième gouvernement de la Nouvelle-Calédonie est celui que l'on attendait. Il compte cinq membres de la liste d'entente Avenir en confiance-Eveil océanien, trois pour l'UC-FLNKS, deux pour l'UNI et un pour Calédonie ensemble. Mais pas d'accord pour la présidence.
Il aura fallu à peine un quart d’heure pour que les craintes se confirment : ce n’est pas ce jeudi que le seizième gouvernement de la Nouvelle-Calédonie connaîtra son président, ni son vice-président. Thierry Santa, Gilbert Tyuienon et Jean-Pierre Djaïwé étaient candidats. Et les onze membres élus le matin, puis convoqués à onze heures par le haut-commissaire, ont campé sur leurs positions. Chaque nom a obtenu les voix des élus de son groupe : cinq pour Thierry Santa, trois pour Gilbert Tyuienon, deux pour Jean-Pierre Djaïwé. Comme annoncé par Calédonie ensemble, Philippe Germain ne s'est pas prononcé, il a voté blanc.
Nouvelle convocation sous quinzaine
Aucune majorité ne s'est donc dégagée. Thierry Lataste devrait convoquer de nouveau le gouvernement dans ce but sous quinzaine, à moins d'un accord trouvé d'ici là entre les forces politiques. En attendant que la situation se décante, le précédent exécutif devra continuer à expédier les affaires courantes. Ce n'est pas la première fois que les institutions calédoniennes connaissent ce scénario de blocage. En 2017, il avait duré trois mois.
La composition, une formalité
Les nouveaux membres, eux, ont été désignés par les urnes du Congrès le matin. Un scrutin de listes qui est allé très vite. Peu après 10 heures, ce qui s’est avéré n’être qu’une formalité était terminé. Le seizième gouvernement de la Nouvelle-Calédonie avait ses onze élus pour débuter la cinquième mandature issue de l'accord de Nouméa:
- pour l’Avenir en confiance, Thierry Santa, Christopher Gygès, Isabelle Champmoreau, Yoann Lecourieux, ainsi que Vaimu'a Muliava de l’Eveil océanien;
- pour Calédonie Ensemble, le président sortant, Philippe Germain;
- pour l’UNI, Jean-Pierre Djaïwé et Valentine Eurisouké;
- pour l’UC-FLNKS et Nationalistes, Gilbert Tyuienon, Didier Poadyaliwane et Jean-Louis d’Anglebermes.
Absence de Louis Kotra Uregei
L’élection en elle-même s’est avérée à peu près sans surprise, à part l’absence de Louis Kotra Uregei. L’élu du Parti travailliste, qui siège sans étiquette, n’a visiblement pas voulu choisir entre l’une ou l’autre liste indépendantiste, ou encore l’abstention. Son suffrage n’aurait de toute façon pas changé les équilibres. La majorité des non indépendantistes était garantie par le vote de Nicolas Metzdorf, ex-Calédonie ensemble désormais sans groupe, en faveur de la liste Avenir en confiance - Eveil océanien.
Ni nul ni blanc
L’ensemble des cinquante élus présents se sont exprimés, ainsi que les trois absents qui ont voté par procuration: les députés Philippe Gomès et Philippe Dunoyer pour Calédonie ensemble, et Nadia Heo de l’UNI. Aucun bulletin nul, ni blanc.
«Je vous souhaite bon courage...»
Une fois les résultats annoncés, Roch Wamytan a souhaité, non sans humour, bon courage aux nouveaux élus pour la suite : la fameuse élection des président et vice-président.
Six membres sortants
Pour s’attarder sur ce seizième gouvernement, il compte deux femmes - contre quatre dans le précédent - et neuf hommes. Six de ses membres faisaient déjà partie du précédent exécutif. A savoir Philippe Germain qui le présidait, Jean-Louis d’Anglebermes qui en était vice-président, Valentine Eurisouké, Gilbert Tyuienon, Didier Poidyaliwane et Christopher Gygès.
«Nouveaux» venus
Quatre des élus du jour vont quant à eux expérimenter une fonction qu’ils n’ont jamais exercée : Thierry Santa, Jean-Pierre Djaïwé, Yoann Lecourieux et le «petit» nouveau sur le devant de la scène politique: le secrétaire général de l’Eveil océanien Vaimu’a Muliava.
Les hémicycles vont changer
Signalons qu’en accédant au gouvernement, ceux de ses membres qui sont élus au Congrès et/ou dans une assemblée de province ne pourront plus y siéger. Ils seront remplacés par les suivants de leur liste durant les provinciales. Ce qui a aussi pour effet mécanique de libérer la deuxième vice-présidence de la province Nord, celle occupée par Jean-Pierre Djaïwé, et la troisième vice-présidence de la province Sud, de Yoann Lecourieux.