Grippe aviaire : la filière canard péï tente de sauver ses plumes

En temps normal, les deux coopératives produisent 620 tonnes de viande de canard par an.
Le cari canard est-il en voie de disparition ? Les animaux sont menacés par la grippe aviaire dans l'hexagone. Conséquence : les importations ont considérablement ralenti. Et les éleveurs ne peuvent pas compter uniquement sur la production locale.

Joseph Hoareau est éleveur de canards à Petite-Ile. Mais son bâtiment, récemment construit, n'a jamais résonné de "coin-coin", plutôt de discrets "cot-cot". "Il a pourtant été conçu pour les canards mais avec le souci de grippe aviaire, il a fallu adapter en mettant des poussins dedans", explique le maraîcher.

Pour lui, le canard devait être une activité de diversification, normalement plus rentable que le poulet. Mais financièrement, Joseph Hoareau ne s'y retrouve pas et rembourse tout juste son crédit.

Regardez le reportage de Réunion la 1ère :

Nout canar lé nwar ! Les élevages réunionnais pénalisés par la grippe aviaire et l’arrêt des importations de canetons

      

Canetons au compte-goutte

La filière péï, composée principalement de deux groupements coopératifs, fait venir de l'hexagone environ 3 000 canetons par semaine. Entre avril et juillet 2022, leur importation a été interdite a cause de la grippe aviaire sévissant là-bas. Depuis quelques semaines, les importations ont repris, mais très timidement.

La solution pour casser cette dépendance serait la création d'un couvoir à La Réunion. "Le  président de La République veut l’autonomie alimentaire mais on ne sait pas si c’est rentable, explique Patrick Leveneur, président d’Avipole. Il ne faudrait pas que le consommateur paye plus cher la viande de canard".

La filière souhaite un accompagnement des collectivités pour amortir l’installation des éleveurs de canards reproducteurs.

         

Une filière pourtant prometteuse

En attendant, le retour à la normale sera long. L’hexagone manque de canards. Le coup est dur pour la filière, qui est pourtant prometteuse à La Réunion. Hors éleveurs indépendants, les deux coopératives produisent quelques 620 tonnes par an.