C’est une nouvelle étape dans le volet agricole du plan « France Relance » en outre-mer : le gouvernement vient de lancer un appel à projets visant à accompagner les exploitants dans le renouvellement et la modernisation de leurs agro-équipements. Il s’agit de les aider à se doter de matériels plus performants, afin de réduire, ou remplacer, l’utilisation d’intrants, et notamment de pesticides. Car le plan de relance agricole, lancé en septembre 2020 (et prévu sur deux ans), est axé essentiellement sur l’accélération de la transition agro-écologique des exploitations. Sur l’enveloppe globale de 80 millions d’euros pour l’ensemble des DOM, 10 millions d’euros sont dédiés à cette aide à la conversion des agro-équipements.
Pour des pulvérisateurs moins polluants
La mesure concerne les agriculteurs, mais aussi les CUMA (coopératives d’utilisation de matériel agricole) et entreprises de travaux agricoles. Est éligible à cette prime au renouvellement des agro-équipements : le matériel de pulvérisation de produits phytosanitaires. Car on estime que l’âge moyen des pulvérisateurs, au niveau national, est de 15 ans. L’aide doit permettre d’investir dans des modèles qui limitent la dose du pesticide appliqué ou sa dérive, c’est-à-dire la propagation des goutelettes au-delà de la zone traitée. Les buses modernes permettent de réduire cette dérive. Les matériels labellisés « performance pulvé », de classe 1 à 4, sont ainsi visés.
L’aide s’applique aussi aux outils de substitution à l’usage de pesticides : pour un désherbage mécanique par exemple (girobroyeur, attelé à un micro-tracteur, ou encore robot désherbeur, qui commence à être vendu en Guadeloupe…) ; les équipements liés aux systèmes de culture innovants (semoir par exemple pour installer des plantes de service…). Concernés également les engins d’épandage de fertilisants, y compris liquides (comme la vinasse) ou encore le matériel de précision.
Il n’y en aura pas pour tout le monde…
L’investissement doit atteindre au moins 2 000€ et 40 000 au maximum (150 000€ pour les CUMA). L’aide couvrira 75% du coût. Ouvert le 20 septembre, l’appel à projets court jusqu’au 31 décembre 2022, dans la limite des crédits disponibles. Il faut donc faire vite : premiers arrivés, premiers servis ! Dans l’hexagone, cette mesure a eu un tel succès que le gouvernement a dû abonder les fonds, passés de 135 à 215 millions d’euros.
Pour instruire leur demande d’aide, les porteurs de projet peuvent se rapprocher notamment de la Chambre d’agriculture, qui mobilise ses techniciens pour les accompagner…