13 ans après un séisme destructeur, Haïti continue de panser ses plaies

Un Haïtien passe en vélo devant les ruines d'une église un jour après le séisme, le 13 janvier 2010.
Le 12 janvier 2010, Haïti était frappé par un séisme de magnitude 7 sur l'échelle de Richter. Un tremblement de terre qui fit des milliers de victimes, autant de blessés et encore plus de sans-abris. 13 ans plus tard, un groupe de réflexion pointe du doigt la reconstruction inachevée du pays et réclame des avancées pour le peuple.

C'était un mardi... Le 12 janvier 2010, à 16 h 53, un séisme de magnitude 7 sur l'échelle de Richter détruit la capitale, Port-au-Prince, mais également les villes de Jacmel, Léogane.

35 secondes de cauchemar

Plus de 260 000 personnes trouvent la mort dans ce tremblement de terre qui durera 35 secondes... Le pays compte plus de 300 000 blessés et plus de 500 000 sans-abris. 

De nombreux bâtiments sont détruits, dont le Palais national, siège de la présidence. Le quartier général de la mission des Nations unies en Haïti s’effondre aussi. 

Treize ans (jour pour jour) après, le pays reste très marqué par cet évènement tragique.

Les critiques contre l’État demeurent très nombreuses. Beaucoup dénoncent notamment l’incapacité des dirigeants qui se sont succédés au pouvoir à reloger les centaines de familles maintenues sous des tentes, depuis la catastrophe.

Frakka, un groupe de réflexion et d’action sur les questions de logement et d’alimentation, fait partie de ceux qui jugent plus qu’insuffisants les engagements de l’État haïtien vis-à-vis des victimes du séisme.

Le groupe a publié, à l’occasion de ce triste anniversaire, une note à l’attention du gouvernement. 

Des attentes fortes plus de 13 ans après

Dans cette note rédigée en créole, relayée par la presse haïtienne, Frakka, Fòs refleksyon ak aksyon sou koze kay, revient sur les quelque 11 milliards d'aides financières internationales promises à Haïti, en 2010.

Pour gérer ces milliards, une commission provisoire pour la reconstruction avait été mise en place, avec à sa tête, l'ancien président américain, Bill Clinton et le Premier ministre haïtien d'alors, Jean-Max Bellerive.

D'après le groupe de réflexion et d'action, les fonds qui ont pu être débloqués n'ont jamais vraiment, en tout cas, pas massivement, bénéficié aux victimes du séisme. 

C'est avec le feu et la répression, écrit Frakka, que le pouvoir, soit l'administration de Michel Martelly, a déplacé les familles des camps. 

Treize ans après, le problème du logement, déjà grave à l'époque, a empiré, insiste le groupe. Ce dernier dénonce toutes les malversations commises avec les fonds dédiés à la reconstruction. Y compris ceux de PetroCaribe, un fonds de développement parrainé par le Venezuela, qui s'est révélé être une litanie d'exemples de gestion calamiteuse et de corruption. Ce scandale de corruption avait provoqué la colère des Haïtiens et des manifestations dans le pays. 

Le groupe Frakka réclame des mesures fortes de l'Etat pour permettre à ceux, demeurés sans abri depuis 2010, de trouver rapidement des logements décents, à des prix corrects et pour que baissent également les marges bénéficiaires des commerçants sur les marchandises et en particulier sur les produits alimentaires.