Cyclone Chido : les réactions mitigées des élus mahorais suite aux annonces du Premier ministre François Bayrou

Les élus du territoire étaient réunis au département pour échanger avec le Premier ministre François Bayrou et les cinq ministres
Le Premier ministre François Bayrou a annoncé une série de mesures, le plan Mayotte debout, pour répondre à la crise historique provoquée par le passage du cyclone Chido. Entre le concret, le flou et le retour d'arlésiennes, les élus Mahorais sont partagés.

A la sortie du conseil départemental ce lundi 30 décembre, les élus mahorais semblent partagés. Après plusieurs heures d'échange avec le chef du gouvernement et cinq ministres, le Premier ministre François Bayrou a détaillé son plan baptisé Mayotte debout, la réponse de l'État aux dégâts immenses causés par le cyclone Chido. "Il y a beaucoup d'annonces qui demandent à être précisées, sur la question de l'école, de la sécurité, de l'accompagnement des collectivités", explique le conseiller départemental Soula Said Souffou. "En attendant, nous n'allons pas nous extasier outre mesure."

Une "proposition améliorable"

L'élu de Sada-Chirongui espère que Manuel Valls apportera des précisions ce mardi 31 décembre, le ministre d'État des Outre-mer poursuivant sa visite à Mayotte. "Je ne peux pas dire que je suis satisfait, mais on a eu de bons échanges", ajoute le président du conseil départemental. "Je retiens avant tout qu'il a dit que sa proposition est améliorable, donc nous les élus, nous allons faire nos propositions, car certaines de nos revendications ne sont pas dans ces annonces." Là aussi, Ben Issa Ousseni attend des précisions sur la question de la rentrée scolaire, de l'interdiction des bidonvilles ou encore de l'accompagnement de l'État pour reconstruire les bâtiments des collectivités.

"La seule chose que je peux regretter, c'est que sur notre demande de financement directe, nous n'avons pas encore de réponse, mais nous n'avons pas dit notre dernier mot", assure le maire de Mamoudzou Ambdilwahedou Soumaila, qui attend surtout le détail de la loi de programmation qui doit être présentée d'ici trois mois. "Il nous faudra un vrai plan Marshall pour préparer l'avenir de Mayotte."

La zone franche globale

"J'ai vu un Premier ministre qui a voulu rassurer, en annonçant des mesures qui existent déjà et d'autres qui sont nouvelles", résume le sénateur Said Omar Oili. "Je vais être très vigilant par rapport aux montants et aux mesures annoncés." Le parlementaire l'a appris d'expérience : avec la sénatrice Salama Ramia, les élus ont dû batailler cette année pour faire rétablir l'enveloppe prévue pour le déploiement de la fibre optique. "Ce qui est satisfait, c'est qu'il a été décidé que les élus seront impliqués dans la mise en œuvre de ce plan", conclut le sénateur.

Si Abdoul Kamardine, le président de la fédération Les Républicains, appelle lui aussi à être vigilant, il salue surtout l'annonce de la mise en place d'une zone franche globale pendant cinq ans, un dispositif d'exonération d'impôts. "Ça c'est formidable et fantastique pour le tissu économique. Le développement de Mayotte passe par le développement économique.