18 milliards pour la filière tourisme : les professionnels soulagés mais encore pleins d'incertitudes

Les professionnels ont réagi avec une satisfaction mesurée aux plan d'action pour le tourisme présenté par le Premier Ministre Edouard Philippe. Si pour les professionnels,  il comporte d'excellentes mesures, certaines d'entre elles sont très insuffisantes et ne pourront empêcher des licenciements.
Les professionnels du tourisme et de la restauration ont écouté le Premier Ministre avec beaucoup d'attention. 
A l'issue du comité interministériel consacré au tourisme, Edouard Philippe a présenté son arsenal de mesures : 18 milliard d'euros pour éviter la débâcle annoncée de la filière tourisme. Des mesures très attendues par les professionnels, soulagés mais pas forcément rassurés. 
Pour le président de la Chambre de commerce et d'industrie, Patrick Vial-Collet, certaines de ces mesures sont excellentes, d'autres très insuffisantes. Si elles demeuraient en l'état, elles ne pourront empêcher les licenciements. 
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Edouard Philippe a en effet annoncé que les entreprises du tourisme et de l’évènementiel pourront continuer de recourir à l’activité partielle dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui jusqu’à la fin du mois de septembre 2020. Au-delà, l’activité partielle leur restera ouverte si leur activité ne reprend que progressivement, dans des conditions qui seront le cas échéant revues.

Le fonds de solidarité restera ouvert pour les entreprises du secteur CHR-Tourisme (Café Hôtels Restaurants), événementiel, sport et culture jusqu’à la fin de l’année 2020. Son accès sera élargi à des entreprises de plus grande taille, jusqu’à 20 salariés et jusqu’à 2 millions d’euros de chiffres d’affaire. L’aide à laquelle il pourra donner droit sera augmentée jusqu’à 10 000 €.

Un plan d’investissements en fonds propres de 1,3 milliards d’euros sera porté par la caisse des dépôts et par Bpifrance pour un effet attendu en matière d’investissement de 6,7 milliards d’euros.

Une exonération de cotisations sociales s’appliquera aux TPE et aux PME pendant la période de fermeture ou de très faible activité, au moins de mars à juin, pour un montant estimé à 2,2 Md€.

les collectivités locales qui le souhaiteront pourront alléger la taxe de séjour des hébergements touristiques. Elles pourront également décider de réduire des deux tiers la cotisation foncière des entreprises du tourisme. l’état en financera la moitié.

Enfin, la question que beaucoup se posent, celles des départs envacances au mois de juillet et d'août, le premier a annoncé que les français pourront partir en vacances, sous réserve de l’évolution de l’épidémie et de possibles restrictions localisées.
Les professionnels de l’hôtellerie et du tourisme se sont engagés à garantir qu’un remboursement intégral sera possible en cas d’annulation des nouvelles réservations effectuées, dans le contexte sanitaire de l’été 2020.

Le plafond journalier des tickets restaurants sera augmenté de 19 € à 38 € et leur utilisation sera autorisée les week-ends et jours fériés, à partir de la date de réouverture des établissements et jusqu’à la fin de l’année 2020, uniquement dans les restaurants. 
 

Réouverture des cafés et restaurants le 2 juin

Les restaurants et les cafés pourront rouvrir le 2 juin dans les zones vertes. Et comme le montre ce reportage de Laetitia Brouhlet, les Guadeloupéens sont attendus avec impatience par ces professionnels du tourisme et de la restauration de la commune de Deshaies qui comptent sur la clientèle locale pour survivre. 
 
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Imposer une distanciation de 4m2 dans les bars et restaurations, une ligne rouge

Selon Roland Héguy, le président de l'Umih (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie), beaucoup de leviers reposent sur la dette qu’il faudra bien rembourser alors que le secteur ne sera peut-être pas économiquement en état de le faire, a t-il déclaré dans une interview au journal professionnel L'Hotellerie-Restauration. 
Roland Héguy qui regrette "l’attitude du monde des assurances qui n’alimentera le fonds d’investissement qu’à hauteur d’1 milliard d’euros alors que nos pertes d’exploitation se sont déjà montées à 10 milliards. "
Le président de l'Umih pour qui imposer 4m2 de distanciation dans les restaurants et bars comme pour les commerces  est une ligne rouge.


 
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