La très controversée réforme des retraites entre en vigueur ce vendredi 1er septembre 2023.
Avant et après son adoption, au forceps, par le gouvernement, la France a été très secouée. De nombreux défilés de protestations, à grand renfort de slogans, de cris et de violentes échauffourées, ont été à déplorer, dans les rues. Ce projet est à l’origine d’un long bras de fer, de janvier à avril, entre l’exécutif et les syndicats. Le camp du président de la République Emmanuel Macron a aussi été très bousculé par l’opposition.
Une nécessité pour le gouvernement
La loi correspondante est malgré tout passée en force, au Parlement, quand la première ministre Elisabeth Borne a décidé de jouer son va-tout et a dégainé le 49.3.
Les tentatives politiques pour inverser le processus sont restées vaines.
Le gouvernement estime que cette réforme, à laquelle Emmanuel Macron a dû renoncer durant son premier quinquennat et promesse de campagne lors de la Présidentielle de 2022, est nécessaire. L’objectif est de garantir le système par répartition, en France.
Les partis d’oppositions, qui la jugent injuste et dangereuse, déplorent un creusement des inégalités, une aggravation de la pénibilité et des pertes sur les pensions.
Au final, dans leur affrontement, Matignon a eu le dernier mot.
Réforme des retraites : les mesures phares
Ce jour est celui de la concrétisation de la réforme, via l’entrée en vigueur de son texte, actant le report de l’âge légal de départ à la retraite. Il sera progressivement repoussé, de 62 ans aujourd’hui à 64 ans en 2030, à raison de trois mois par an. En clair, dès ce vendredi, il passera à 32 ans et trois mois, pour ceux nés entre septembre et décembre 1961 ; il passera à 62 ans et six mois, pour ceux de l’année suivante et ainsi de suite.
Pour obtenir une pension à taux plein, la durée de cotisation passera de 42 ans actuellement, à 43 ans, d’ici 2027, au rythme d’un trimestre par an.
Le dispositif "carrières longues" est conservé, mais élargi à ceux ayant commencé à travailler avant 21 ans ; ceux-là pourront partir plus tôt.
Les principaux régimes spéciaux, qui concernent entre autres les employés de notaire et les salariés des industries électriques, sont supprimés.
Quant aux retraites minimales, elles sont revalorisées dès ce 1er septembre et sont portées à 848 euros par mois, pour une carrière complète.