C’est une victoire provisoire, mais une victoire qand même, pour ceux qui se battent pour l’arrêt de l’épandage aérien en Guadeloupe : le tribunal de Basse-Terre donne l’ordre de le suspendre. C'est la 3ème fois qu'un tribunal se prononce contre l'épandage aérien.
Épandage et cancers
Épandage aériens, pesticide, chloredéconne, autant de facteurs qui ont déterminé l’association collectif vigilance citoyenne à réagir et à contester la décision gouvernementale entérinée par la Préfete Marcelle Pierrot, de poursuivre l’épandage aérien en Guadeloupe. Victorin Lurel s’est, pour sa part, clairement prononcé pour la pratique de l’épandage aérien en Guadeloupe. Une prise de position qui a provoqué la colère de ceux qui, rapports et études à l’appui, sont convaincus de la dangerosité d’une telle pratique et de la mise en danger de la population de Guadeloupe avec elle. Ces études font un clair parallèle entre le nombre sans cesse grandissant de certains types de cancers et les produits utilisés pour l'épandage.
Problème de santé publique
La route de la victoire est longue pour les écologistes, associations et collectifs qui s’élèvent contre la pratique de l’épandage en Guadeloupe. Mais le tribunal administratif de Basse-Terre vient de leur donner un premier souffle, avec sa décision qui les conforte. C’est le principe de précaution qui a été invoqué. Il s’agit bien de prendre en compte l’intérêt général de la population, avec cette décision, qui sous-entend que les études et rapports se prononçant justement sur la dangerosité de l’épandage, n’ont pas été assez entendus…
La justice s’oppose pour la 3ème fois à l’épandage
Ce n’est pas la 1ère fois qu’un tribunal donne raison à ceux qui s’oppose à la volonté du gouvernement. C’est la 3ème fois. Cette fois-ci, c’est la défaillance de la forme de la défense juridique des planteurs et du gouvernement qui a été pointée par le tribunal. La séance d’examen du fond de la demande d’arrêt définitif de l’épandage de produits sur les bananiers de Guadeloupe est prévue pour septembre.Le communiqué de l’association
L'association collectif vigilance citoyenne enregistre avec satisfaction que le Tribunal administratif de Basse-Terre a suivi les associations (Amazona, Envie,Santé et Asfa) dans leur argumentation contre la pratique de l'épandage aérien sur les bananiers.Le principe de précaution et l'intérêt général de la population ont été privilégiés plutôt que des arguments économiques forts discutables.
C'est la troisième fois en un an que la justice donne raison aux associations de défense de la santé publique et de l'environnement contre les planteurs et l'Etat. Cela suffira-t-il cette fois à influer durabelement sur des pratiques agricoles qui mettent en péril la santé des Guadeloupéens?
Cette décision du tribunal administratif est une étape. Nous allons continuer à agir et à soutenir les associations pour que les pouvoirs publics et les politiques interviennent et prennent des décisions qui permettent de mettre en oeuvre une autre agriculture.
Nous sommes convaincus que c'est possible, mais nous constatons que notre archipel a des années de retard dans ce domaine.
Nous pensons qu'il faut rompre avec des logiques issues du passé, notamment le soutien quasi exclusif à des monocultures d'exportation. La banane a capté jusqu'à aujourd'hui la plus grand part des financements publics accordés à l'agriculture en Guadeloupe, il est temps de songer à une autre répartition et à une vision nouvelle pour le développement de nos îles.
Association Collectif Vigilance Citoyenne
Son Président,
Didier JEANNE