Deux écrivains pour un prix littéraire

Jean Moomou, pour son ouvrage intitulé "Les Marrons Boni de Guyane" et Ronald Selbonne, auteur d'une biographie sur "Albert Béville alias Paul Niger" ont reçu samedi dernier, le Prix du Marronnage 2013.
Le jury, présidé par Gérard Police, Prix du Marronage 2010, pour son ouvrage €udorado, a eu tant de mal à les départager, qu'il a finalement choisi de ne pas choisir...

Deux lauréats ex aequo


Jean Moomou, auteur des "Marrons Boni de Guyane- Luttes et survie en logique coloniale (1712-1880)" et Ronald Selbonne à qui l'on doit la biographie d"Albert Béville alias Paul Niger - Une négritude géométrique" ont donc tous les deux remporté ex aequo, le Prix du Marronnage 2013. Initié par l'association culturelle et littéraire des communautés guyanaises, la Plume Guyanaise. 
Le jury a été séduit par le style des deux auteurs qualifiés d'"excellents" par Gérard Police. Plus que tout, c'est l'essence même des livres qui plaît, "car ils disent tous deux pourquoi et comment, en monde américain, on résiste, se rebelle et combat", apprécie le Président du jury. 

Jean Moomou ou l'Histoire des Akulu...


Le premier lauréat, Jean Moomou, originaire de la Guyane, dresse l'Histoire, méconnue du peuple Aluku, ethnie du Surinam, dont les membres sont des descendants des Bushinengues, des esclaves africains rebelles. Un travail apprécié par Gérard Police, pour qui l'auteur a entrepris avec "opiniâtreté et absolue légitimité de restituer la parole d'obstinés aïeux marronnant au fil des générations, entre Surinam et Guyane, entre sang et refondation".

Ronald Selbonne redonne voix à "l'irremplaçable"


Le second auteur récompensé, Ronald Selbonne, est guadeloupéen. En avril dernier, il avait présenté son livre sur ce poète, romancier, militant politique et essayiste guadeloupéen. Un homme qui aura marqué la littérature africaine et antillaise mais également l'Histoire politique des Antilles et de la Guyane. Aimé Césaire et Edouard Glissant, tous deux admiratifs de l'homme disaient de lui qu'il étaient "irremplaçable". Albert Béville meurt tragiquement... L’auteur lève justement le voile sur les conditions non élucidées de sa mort dans le crash d’un Boeing d’Air France le 22 juin 1962 sur les hauteurs de Deshaies. Un livre qui redonne voix au "dédoublé militant-écrivain" comme le surnomme Gérard Police. Pour lui, grâce à cet ouvrage, sa "voix est sauvegardée et restituée aujourd'hui pour asséner Non Monsieur à qui prétend prospérer grassement sur des ossements".