En Août dernier, des plantes des Antilles et de la Réunion ont été inscrites à la pharmacopée française. Une bonne nouvelle de prime abord pour les producteurs locaux mais pour assurer leur préservation, le gouvernement envisage de n'autoriser leur exploitation qu'aux grands laboratoires.
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Une bonne nouvelle pour l’outremer ?
Au début du mois d’Aout, l’agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a publié une liste de nouveaux produits intégrés à la pharmacopée française. Parmi ces produits figuraient 46 plantes des Antilles et de la réunion. Cela signifiait que ces végétaux pouvaient être commercialisés et utilisés dans la conception de médicaments en France et qu’ils pouvaient être exportés partout dans le monde. Cette inscription à la pharmacopée française rendait également les agriculteurs locaux éligibles à des aides de l’état pour la culture de ces plantes. Une modification qui laissait donc espérer une activité économique fleurissante pour les produits phytosanitaires en Guadeloupe. Le docteur Henry Joseph s’était d’ailleurs battu pendant plusieurs années pour obtenir cette inscription. Une inscription qui a pourtant aujourd’hui bien moins le goût d'un succès.Une victoire plus aigre que douce
La loi-cadre sur la commercialisation des produits phytosanitaires doit être présentée cette semaine en conseil des ministres et cette loi pourrait bien compliquer le travail sur nos produits locaux et leur vente chez nous.En effet, le texte a été élaboré en accord avec les principes du protocole de Nagoya sur la diversité biologique du 29 Octobre 2010. Ainsi l’État français s’engage à préserver la ressource et à en assurer la continuité. Or, et c’est là que cela pose problème, pour respecter cet article, le gouvernement a décidé de n’autoriser automatiquement l’utilisation des plantes de la pharmacopée nationale que dans le cadre de la recherche fondamentale. Concrètement, cela signifie que seuls les grands laboratoires pharmaceutiques et agro-alimentaires ainsi que les organismes d’État y auront accès. Les producteurs locaux devront eux demander une autorisation pour exploiter les ressources produites sur notre sol. Le docteur Henry Joseph craint donc que cette nouvelle loi cadre ne nous fasse perdre la maîtrise et la mise en valeur des produits de Guadeloupe.
henry joseph