Féminicides : en 2023, 5 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint en Outre-mer

Collage contre les féminicides dans les rues de Paris.
Si le nombre de femmes assassinées par leur conjoint ou ex-conjoint a diminué à l'échelle nationale et dans les territoires ultramarins entre 2022 et 2023, l'ampleur des violences intrafamiliales reste un fléau.

Le 1ᵉʳ février 2023, Marie-Camille Relouzat est retrouvée inconsciente devant son domicile du Gros-Morne, en Martinique. La femme, âgée d'une trentaine d'années, présente des impacts de balles à l'abdomen et au dos. Transportée à l'hôpital, elle succombe à ses blessures. Son ancien compagnon refusait leur séparation. Il s'est présenté tard devant chez elle et a décidé de lui ôter la vie. 

Comme Marie-Camille Relouzat, 96 femmes ont été victimes de féminicide entre le 1ᵉʳ janvier et le 31 décembre 2023 sur l'ensemble du territoire national, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, mis en ligne lundi 25 novembre, journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

C'est une baisse non négligeable comparé à l'année précédente, où 118 femmes avaient été assassinées par leur partenaire ou ex-partenaire. Mais ces morts violentes au sein du couple continuent de marquer et de révolter la société. D'autant plus que, dans certains cas, l'auteur du crime faisait l'objet d'une plainte pour violence, comme c'est le cas du tueur de la jeune martiniquaise, qui était mère de deux enfants.

13 % des femmes victimes de violences en Outre-mer

Dans les territoires d'Outre-mer, les féminicides et violences faites aux femmes continuent d'être un fléau majeur, alimenté par la précarité, la proximité des habitants et le manque d'infrastructures localement. En 2023, 5 femmes ont été tuées par leur conjoint ou ex-conjoint dans départements, régions et collectivités ultramarines.

Outre Marie-Camille Relouzat, les antennes des 1ères en Outre-mer se sont également fait l'écho de la mort violente de Marie-Christine, 39 ans, en Polynésie française au mois d'août 2023. Alors qu'elle venait d'accoucher de son 5ᵉ enfant, elle a été mortellement frappée par son conjoint. En Guyane, une jeune amérindienne a, elle, été attaquée au couteau par son ex. Elle a été sauvée in extremis par les forces de l'ordre.

Dans les territoires ultramarins, le nombre de victimes a sans conteste diminué par rapport à 2022, où 13 femmes avaient été assassinées. Cela représentait 11 % des morts violentes au sein du couple en France. Un taux vertigineux, alors que les Ultramarins ne représentent que 4 % de la population française.

Ces chiffres en baisse ne révèlent néanmoins pas l'ampleur des violences intrafamiliales qui gangrènent les départements et territoires éloignés de l'Hexagone. La Réunion, qui ne compte aucune victime de féminicide en 2023, est le 2ᵉ département de France le plus touché par les violences conjugales, selon les statistiques du ministère de l'Intérieur publiées plus tôt ce mois-ci. Dans l'ensemble, en 2023, on compte 12,8 % de femmes victimes de violences dans les DROM contre 10,6 % à l'échelle nationale.

Pour lutter contre les violences faites aux femmes, le Premier ministre Michel Barnier a annoncé plusieurs mesures, lundi 25 novembre. Parmi elles, il compte étendre la possibilité de déposer plainte dans les hôpitaux ou encore augmenter l'aide universelle d'urgence pour les victimes.