"Les Marrons Boni de Guyane" : une histoire à lire

Jean Moomou pendant sa conférence à Saint-Claude
L’histoire des Marrons Boni de Guyane vient d’être publiée par Jean Moomou qui propose avec elle, une incursion dans le monde Buse Nenge de Guyane. Un monde à découvrir.

Tout un univers

C’est dans le cadre des rencontres du Memorial Act, orchestrées par Thierry l’Etang, que l’historien Jean Moomou a présenté son dernier ouvrage, à la bibliothèque de Saint-Claude.
L’ouvrage est imposant, mai que l’on ne s’y trompe pas : même s’il regorge de références historiques, il plonge le lecteur dans un véritable univers : celui des Marrons du Maroni. Jean Moomou, universitaire, publie ici une histoire toute particulière, car fondée pour beaucoup, sur des sources orales. Il lui a donc fallu travailler de façon méthodique, pour leur conférer le crédit nécessaire.
L’histoire de nos peuples commence à s’écrire seulement maintenant et les outils dont ils ont besoin leur sont accessibles depuis peu. L’ouvrage de Jean Moomou revêt, outre le mérite d’être le premier du genre, l’intérêt de présenter un peuple aujourd’hui inscrit dans la modernité, mais dont les traditions, vivaces pour certaines, sont témoin d’un passé, d’une théogonie et d’une cosmogonie particulièrement intéressante.
Thierry l'Etang et Fély Kacy-Bambuck

 

« Mon grand-père avait pour prénom « Moomou » »

Dans sa conférence, l’auteur précise que son grand-père, se prénommait « Moomou ». Aujourd’hui, « Moomou » est devenu le nom de famille de sa lignée. Comment cette transformation a-t-elle pu se faire ? Comment la ligne a t-elle bougé du prénom au nom ? Mais surtout, comment le nom, africain, a-t-il pu rester, dans une logique coloniale qui avait pour principe l’éradication de tout signe de l’Afrique originelle ? Autant de questions auquelles Jean Moomou tente de répondre dans un ouvrage qui, au-delà des faits historiques se montre passionnant pour comprendre les traditions et les symboles liés à un peuple qui, aujourd’hui encore, résiste à sa façon, à la compression de la « mondialisation ».
Au cours de sa conférence, Jean Moomou a aussi parlé du culte des morts, pratiqué par les Boni. En voici un extrait : 

Moomou par guadeloupe1ere

 
L'ouvrage
Les marrons Boni de Guyane, Luttes et survie en logique coloniale (1772-1880) – Ibis Rouge éditions, 608p.