Piège mortel pour une tortue

La semaine passée, des plongeurs ont libéré une première tortue prisonnière du filet.
Cette semaine, une autre tortue a été trouvée prise dans les mailles du filet… morte
cette-fois-ci.
Depuis plusieurs jours maintenant, alors que la pose d'un filet trémail est limitée à 5
heures (Cf. Arrêté préfectoral du 19 août 2002), un pécheur indélicat se moque de la
réglementation et laisse son filet faire des ravages sur la faune sous-marine sur le
tombant de Delgrès, un site de plongée très fréquenté situé au pied du fort Delgrès à
Basse-Terre
L'impact sur les fonds marins de cette technique de pêche au filet trémail est
redoutable en raison des importants dégâts qu'elle occasionne sur les coraux, la flore,
et la faune... Les poissons prisonniers du filet servent d'appât aux crustacés
(langoustes, cigales de mer…) qui en restent prisonniers à leur tour. Au demeurant
rappelons que les récents arrêtés préfectoraux sur le chlordécone entraînent dans
cette zone une interdiction partielle de pêche qui concerne les cigales et les langoustes
brésiliennes.
La Guadeloupe reste la seule île des petites Antilles où ce type de pêche est encore
autorisé.
Les tortues marines qui sont protégées en France depuis 1992 ont vu leur populations
se reconstituer progressivement, en attestent les rencontres fréquentes que font les
plongeurs et apnéistes dans les eaux de notre archipel. Un plan national d'action sur
les tortues marines a été mis en place et coordonné aujourd'hui par l'ONCFS et la
DEAL. Un réseau important de bénévoles coordonné par l'association Kap Natirel est
investi depuis des années sur ces espèces. Il contribue au suivi des sites de pontes et
aux nombreuses actions de sensibilisation.
La question sensible des captures accidentelles par certains engins de pêche et tout
particulièrement les trémails reste un sujet d'actualité sur lequel travaille l'association
en concertation avec les professionnels.
La révision en cours de l'arrêté pêche ne serait-il pas l'occasion une fois pour toute
d'interdire cet engin de pêche, en essayant de trouver un moyen d'accompagner
matériellement les marins-pêcheurs pour réussir ce retrait ?
Au regard des tortues mortes découvertes échouées ou en mer qui ne représentent
qu'une petite partie des captures accidentelles, on estime grossièrement à un millier
de tortues décimées chaque années dans nos eaux …. Si l'on veut aller plus loin dans
les effets de la protection sur ces populations c'est clairement le défi qu’il faut relever.
Une tortue marine vaut tellement plus vivante que morte pour l'économie de la
Guadeloupe qu'il n'est pas possible de reporter encore longtemps cet enjeu.
Une tortue marine vaut tellement plus vivante que morte pour l'économie de la
Guadeloupe qu'il n'est pas possible de reporter encore longtemps cet enjeu.