Université des Antilles : le cri d'alarme de Didier Destouches

Le site de Fouillole
Didier Destouches, le vice-président du pôle Guadeloupe de l'Université des Antilles vient de rendre public une lettre ouverte dans laquelle il met en doute les conditions de viabilité de la toute jeune université des Antilles.

Il y a quelques jours, et après les sénateurs, les députés ont voté le projet de loi de ratification de l'ordonnance de transformation de l'établissement, en clair, la création de cette université des Antilles. Une création qui mettrait à mal l'autonomie de chaque pôle et fragiliserait la pérennité des campus de notre archipel.  
 

Didier Destouches (à gauche) avec Michel Geoffroy (son prédécesseur) à l'occasion de leur passation de pouvoir à la tête du Pôle Guadeloupe.

 

Clairement ce cri d'alarme a pour objectif de peser sur les débats de la répartition budgétaire. Le texte adopté par l'Assemblée Nationale prévoit une répartition 60-40 (60% pour le pôle Guadeloupe et 40% pour le pôle Martinique), mais le vers est dans le fruit selon Didier Destouches vice-président du pôle Guadeloupe et maître de conférence en droit public. Cette clef de répartition ne prend pas en compte tous les campus guadeloupéens. Le campus du Camp Jacob à Saint-Claude a été volontairement laissé de côté. La raison : il ne s'agit pas d'une construction de l'Etat. Si l'université gère et entretient les locaux, c'est la Région Guadeloupe qui les a construit.

 

Lettre ouverte de Didier Destouches, vice-président du pôle Guadeloupe de l'Université


Un bras de fer entre guadeloupéens et martiniquais 

Un vif débat a eu lieu, au Palais Bourbon, entre d'une part les députés martiniquais Jean-Philippe Nilor, Alfred Marie-Jeanne (députés du MIM, le Mouvement Indépendantiste Martiniquais) et Victorin Lurel (député socialiste) d'autre part. L'amendement du gouvernement qui prévoyait un calcul budgétaire en fonction des surfaces réelles a été rejeté. Pas question pour les députés martiniquais de parler de “surfaces” ce serait au désavantage de la Martinique. L'amendement a été retoqué, grâce aux votes de l'UMP. La réaction immédiate de Victorin Lurel, dans l'hémicycle, si ce texte reste en l'état : il pourrait être le début du démantèlement de cette UA.

 

L'autre amendement du gouvernement a été adopté in extremis. Il annule le texte du Sénat qui prévoyait un ticket à trois pour ces élections. Ce texte du gouvernement est qualifié “d'amendement salutaire” par Didier Destouches. Le “ticket” prévoit une élection groupée du président de l'établissement et des deux vice-présidents des pôles Guadeloupe et Martinique. Une sorte d'élection de liste qui nie l'autonomie de chaque entité.


Peser dans le débat

L'universitaire alerte. Le budget prévisionnel se fait au détriment de la Guadeloupe. Que vont devenir les étudiants de Guadeloupe s'interroge Didier Destouches. Que va devenir la recherche scientifique guadeloupéenne lance-t-il à Geneviève Fioraso, la ministre de l'enseignement supérieur.

Il reste encore une étape avant la ratification définitive de l'ordonnance de création de l'Université des Antilles, une commission mixte paritaire devrait avoir lieu pour tenter d'accorder les deux textes de l'Assemblée Nationale et du Sénat.