2021 : une bonne année pour l'agriculture vivrière mais une année difficile pour les producteurs

On l'a cru l'an dernier : la crise sanitaire profiterait aux agriculteurs. Le retour au "consommer local". Mais, revers de la médaille, plus de la moitié de la production maraichère ne trouve pas preneur. Dans les champs c'est la surabondance

Cette habituée du primeur n'y avait même pas porté attention. Et pourtant, depuis quelques semaines, si les légumes ne manquent pas sur les étalages, leurs prix sont à la baisse. Presqu'un peu partout, les vendeurs s'adaptent à une importante quantité de légumes qui arrive sur le marché. 

Loin des étals, c'est dans les champs que se trouve la cause de cet état de fait. Ici à Saint François, ce lundi matin, la récolte est abondante. Alors, il faut tout faire pour cueillir, mettre en sachet et aller vendre.

 

Bien sûr, le premier client est la coopérative à laquelle beaucoup ont choisi d'adhérer. Elle est censée leur garantir de recevoir leur production pour la placer. Mickaël Soukchayne a un contrat pour livrer 500 kg de battavia et 600 kg de feuilles de chêne. Mais aujourd'hui, les agriculteurs craignent de produire sans pouvoir vendre

Mickaël Souckchayne

De fait, par les temps qui courent, les coopératives ne peuvent pas garantir à leurs sociétaires qu'elles pourront placer toute leur production. Alors durant cette période de récolte abondante, on finit par travailler à perte.

A l'UPG, l'Union des producteurs guadeloupéens, depuis le début de la crise sanitaire, on analyse la situation et surtout, on essaie d'en tirer des conclusions pour moderniser ce secteur de l'agriculture guadeloupéenne. Pour Alex Bandou, cela passe d'abord par une organisation du secteur et surtout par une vision globale de l'économie guadeloupéenne où chacun sera reconnu comme atout pour les autres.

Alex Bandou, Secrétaire général de l'UPG

Dans son champs de tomates, Gérard Kichenassamy s'active. Beaucoup de tomates à cueillir, même si on ne sait pas encore ce que l'on fera de celles d'aujourd'hui et encore moins, celles de demain...

Gérard Kichenassamy

Parce que rien ne lui fera trouver un goût amer à cette récolte providentielle. Ses tomates nourriront des hommes, coûte que coûte.