28 sacs-poubelle remplis de chauves-souris mortes jetés dans une rivière à Sainte-Rose

Sacs poubelle contenant des chauves-souris jetés dans une rivière à Sainte-Rose
C'est une catastrophe écologique... Plus d’une vingtaine de sacs poubelles contenant des chauves-souris ont été jetés dans la rivière Dupres-Rousselle, à Bonne Mère, à Sainte-Rose. Cette découverte a provoqué l'indignation d'habitants et des défenseurs de l’environnement.

Alertées par une promeneuse, les autorités locales emmenées par le Maire, la police municipale, la police de l’environnement et les services municipaux, se sont rendues sur place, à Bonne-Mère, ce jeudi 13 juin, pour constater l’ampleur des dégâts.

Les équipes d'intervention ont immédiatement pris des mesures pour sécuriser la zone et évaluer l’impact environnemental de cet acte irresponsable.

Nettoyage de la rivière après la découverte de sacs-poubelle contenant des chauves-souris à Sainte-Rose

Le Maire, Adrien Baron, préoccupé par cet acte de vandalisme a souhaité lancer un message à la population.

Le Maire a également annoncé que des poursuites seront engagées. Pour remédier à ce désastre environnemental, il a fait appel à une société spécialisée qui s’occupera de l’extraction et de la destruction de ces déchets animaux.

Nettoyage de la rivière après la découverte de sacs-poubelle contenant des chauves-souris à Sainte-Rose

Les services de l’environnement ont déjà entamé une enquête pour identifier les responsables de cet acte déplorable. Des analyses de l’eau de la rivière sont en cours pour évaluer l'impact immédiat sur la qualité de l'eau et prendre les mesures nécessaires pour sa purification. Les habitants sont invités à éviter la zone contaminée jusqu’à nouvel ordre, afin de garantir leur sécurité.

Cet acte irresponsable menace non seulement la faune locale mais aussi la qualité de l'eau de la rivière et l'écosystème environnant. Les chauves-souris, en tant que pollinisateurs et contrôleurs naturels des populations d'insectes, jouent un rôle crucial dans l’équilibre de la biodiversité locale. Leur mort en masse pourrait avoir des répercussions graves et durables sur l’écosystème de la région.

La chauve-souris, une espèce protégée

Les chauves-souris, appelées chiroptères, sont les derniers mammifères terrestres indigènes de la Guadeloupe et jouent un rôle crucial dans la biodiversité locale. La réglementation de 1989 a été révisée en 2018 pour mieux protéger ces espèces et leurs habitats.

L'archipel guadeloupéen abrite 14 espèces de chauves-souris, dont 10 sont endémiques des Antilles et 3 sont subendémiques de Guadeloupe, avec une espèce strictement endémique (Eptesicus guadeloupensis) classée en danger d'extinction. Les chauves-souris contribuent à l'équilibre des écosystèmes en pollinisant des plantes, dispersant des graines et régulant les populations d'insectes nuisibles, y compris ceux vecteurs de maladies comme le Zika et la Dengue.

Cependant, ces espèces sont menacées par la destruction de leurs habitats, l'utilisation de pesticides, les cyclones, le braconnage, et les méthodes agressives de lutte contre les chauves-souris vues comme nuisibles. La réglementation de 2018 interdit la destruction, la capture, le transport, le commerce et la perturbation intentionnelle des chauves-souris, avec des sanctions sévères pour les infractions.

Selon la DEAL, Direction de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement, aujourd’hui, l’arrêté de protection concerne toutes les espèces de chiroptères présentes en Guadeloupe. Cet arrêté porte également sur la protection de leurs habitats. Sont interdits notamment : la destruction de l’espèce, sa capture, son transport ou commerce. Il est également interdit de perturber intentionnellement les espèces (et notamment pendant la période de reproduction et de dépendance). Il est rappelé que la destruction, l’altération ou la dégradation des éléments physiques ou biologiques nécessaires à la reproduction ou au repos des espèces est interdite.

Le non-respect de cette réglementation est puni par l’article L415-3 du Code de l’environnement de trois ans d’emprisonnement et de 150 000€ d’amende.