La déposition cet après-midi de Florence Gérémy aura été sans contexte le temps fort de cette 2ème journée d’Assises.
Florence Gérémy, peu de réponses
Vêtue d’un pantalon corsaire bleu foncé et d’une chemise à imprimé fleuri, l’accusée aujourd’hui âgée de 40 ans a livré un témoignage sur sa personnalité qui relevait davantage d’une stratégie de communication que d’une volonté réelle de répondre aux nombreuses questions.
D’emblée, Florence Gérémy affirme éprouver du dégoût pour elle-même : "J’ai commis l’irréparable. Mais la douleur que j’ai infligée aux Célini, c’est aussi la mienne et celle de mes filles".
Interrogé alors par Maître Grégory Doranges, l’un des 3 avocats de la partie civile, elle refuse pourtant d’exprimer des regrets. "Ce ne sont que des mots que je dirai plus tard quand le temps sera venu".
Florence Gérémy affirme avoir débuté, depuis son placement en détention provisoire, voilà 3 ans, un travail de reconstruction. Elle suit des cours de licence en droit et souhaite aider les femmes isolées. Elle parle également beaucoup de ses trois filles pour lesquelles elle assure avoir été une bonne mère. C’est d’ailleurs les seuls moments, où elle fait montre d’une vraie émotion.
Pour le reste, elle a oublié, ne sait plus ou alors ne souhaite pas répondre aux questions, tentant à chaque fois de minimiser son rôle ou son implication.
Un témoignage de 45 minutes qui pose davantage de questions qu’il n’apporte de réponses.
Laurent Blocail, venu dans l'espoir de soulager sa conscience
Au 2ème jour du procès, Laurent Blocail est venu dire à la barre sa version des faits, ce qu’il a vu, ce qu’il a entendu, ce qu’il a fait ce 9 novembre 2018, avec une volonté évidente de soulager sa conscience.
Convoqué au domicile de Florence Gérémy pour lui servir de chauffeur, il voit arriver Alain Célini aux environs de 11 heures. Celui-ci rejoint sa locataire dans le garage de la villa.
Dix minutes plus tard, Laurent Blocail entend des éclats de voix, il se précipite et protège son employeuse en ceinturant le vieil homme. Florence Gérémy saisit alors une pelle et assène plusieurs coups pendant que les deux hommes luttent à terre. "La pelle est passée très près de moi, puis j’ai senti des gouttes de sang".
Laurent Blocail saisit la pelle à son tour et assène un coup sur la tête. "J’étais dans l’action" explique l’agent de sécurité. "Madame Florence est ensuite venue avec de l’alcali qu’elle a versé au niveau de sa tête. L’odeur m’a incommodé, je suis sorti du garage".
Enroulé dans un drap rouge, Alain Célini sera hissé dans la voiture quelques minutes plus tard. "Pour moi, il était mort". "Et le scotch noir", demande la présidente. "Ce n’était pas moi, je ne savais pas".
En revanche, c'est bien Laurent Blocail qui va choisir l’endroit où le corps sera immolé, près du premier gué de la rivière. Ensuite, l’homme à tout faire va ramener sa patronne à son domicile, avant de se rendre compte qu’il avait oublié un sac dans la voiture. Le sac contenant des objets tachés de sang et la fameuse pelle. "Je suis retourné et j’ai tout brûlé".
Et la présidente de demander : "Saviez-vous pourquoi Florence Gérémy et Alain Célini se sont disputés ?" "Non, je ne savais pas", a répondu le colosse