60ème Salon de l’Agriculture : la Guadeloupe s’agrandit

Salon international de l'agriculture 2024 : le "pavillon Guadeloupe" se veut plus imposant cette année, avec ses 15 stands sur 300 m2.
Plus de 600.000 visiteurs sont attendus jusqu’au 3 mars, Porte de Versailles à Paris, pour le Salon International de l’Agriculture 2024. Le "pavillon Guadeloupe" se veut plus imposant cette année et comprend un espace dédié à l’innovation agricole.

La 60ème édition du Salon International de l’Agriculture, lancée samedi 24 février, sur fond de crise paysanne, connaît, comme chaque année, une forte affluence. Jusqu’au dimanche 3 mars, le Parc des expositions de la Porte de Versailles à Paris devrait voir défiler plus de  600 000 visiteurs.

300 mètres carrés

L’étage du hall 5-2 est dédié aux Outre-mer. À l’entrée se trouve le "pavillon Guadeloupe", financé essentiellement par la Région. La collectivité a vu plus grand, cette année, puisque l’espace occupe 300 m2, contre 140 à 200 m2 les années précédentes. On est loin toutefois des 800 m2 qui constituent le "village Réunion", avec ses 37 exposants répartis en sept îlots.

15 stands

Le "pavillon Guadeloupe" est composé de deux îlots, inspirés des cases créoles, très colorées et entourées de comptoirs, où ont pris place les agrotransformateurs, sélectionnés par la Chambre d’agriculture. On compte quinze stands pour cette édition, contre une douzaine en 2023. Certains de ces stands regroupent plusieurs producteurs. C’est le cas pour l’Association pour la promotion de l’agroforesterie en Guadeloupe (APAGWA), avec ses producteurs de vanille et autres épices, ou pour la Ville des Abymes, venue avec 6 exposants.

Vanilles givrées sur le stand de l’APAGWA, au Salon international de l'agriculture 2024.

Beaucoup d’habitués…

La plupart des agrotransformateurs présents sur le "pavillon Guadeloupe" sont des habitués ; certains de longue date, comme la distillerie Bielle, les Punchs Mabi ou Tropicales Fleurs Guadeloupe.
Maison La Fumée, entreprise artisanale de Vieux-Habitants, vient pour la troisième année vendre sa gamme fumée de viandes, poissons, sauces et liqueurs. Et Marc Paturot, fondateur et gérant de la société, semble y trouver son compte.

Si on revient, c’est parce que "i bon menm" ! On ne dira pas que ça nous rapporte ; on est à l’équilibre. Et on a déjà des réservations depuis deux mois ! 

Marc Paturot, fondateur et gérant de Maison La fumée

Marc Paturot, de la Maison La Fumée, au Salon international de l'agriculture 2024.

 

… et quelques nouveaux

Les exposants qui font leur entrée dans le "pavillon Guadeloupe" du Salon de l’Agriculture sont des jeunes agrotransformateurs : Sinti Raja, qui fabrique des savons et huiles de massage et de soin, les Rhums Papa Rouyo, fabriqués par la dernière née des distilleries de Guadeloupe, qui produit depuis 2021 et aussi Karuspice, avec ses rhums épicés lancés en 2022.  

Nous avons souhaité participer au Salon de l’Agriculture pour nous faire connaître du grand public, avec l’ambition de développer un marché dans l’hexagone et dans la Caraïbe. Quand on fait des salons, et qu’ils nous rapportent, nous réinvestissons aussitôt, pour augmenter notre capacité de production et répondre à la demande.   

Loïc Hernandez, gérant de Karuspice

Loïc Hernandez, gérant de Keruspice, au Salon international de l'agriculture 2024.

Mais participer au Salon international de l’Agriculture a un coût. Une partie de la location du stand reste à la charge de l’exposant (pour un montant qui peut atteindre plusieurs milliers d’euros), à quoi s’ajoutent tous les frais annexes. Même en les répercutant sur les prix de vente, l’opération n’est pas toujours rentable. D’où le faible turn-over parmi les exposants : 

On aurait aimé choisir plus de nouveaux exposants, mais financièrement, certains ne peuvent pas tenir.

Lynda Kichnassamy, présidente de la commission promotion à la Chambre d’agriculture

 

Place à l’innovation

En augmentant la surface du "pavillon Guadeloupe", la collectivité régionale a aussi voulu consacrer un espace à l’innovation, avec la présence de plusieurs jeunes entrepreneurs qu’elle a soutenus financièrement. Il y a Sébastien Luissint, gérant de la société Myditek, qui propose des outils numériques d’aide à la décision pour les exploitants et, également, trois lauréats du concours Agreen Startup Guadeloupe : Boris Damase (volailles fermières bio), Sarah Gobert (huiles essentielles bio Jardin d’Ayo) et Ethein Gène (glaces vegan Gene’s Calabash).

La nouveauté, c’est cet espace innovation, dédié aux jeunes "pousses" de l’agriculture : de ceux qui créent des solutions technologiques à des agriculteurs ou agrotransformateurs qui réalisent un projet innovant.

Myriam Saint-Cyrel, cheffe de service de l’agriculture à la Région Guadeloupe

 

Animations culinaires

La Chambre d’agriculture a fait venir de Guadeloupe un panel de fruits et légumes frais, qui sont mis en valeur chaque jour par un chef-cuisinier, lors d’animations culinaires avec dégustation, jeux et quiz. 

Et pour vendre la destination Guadeloupe au-delà de ses saveurs, un stand met en avant l’agritourisme, à travers le label "Bienvenue à la ferme" et la présence du Comité du tourisme des Iles de Guadeloupe.

Le coût total du "pavillon Guadeloupe" s’élève à 450.000 euros, avec une participation de la Chambre d’agriculture à hauteur de 60.000 euros. D’autres stands voisins représentent aussi la production agricole de l’archipel, sans oublier la banane, qui depuis l’an dernier a quitté le hall des outremers pour rejoindre les grandes filières végétales dans le hall 2.