Abel Zénon s'est éteint ce jeudi à l'âge de 98 ans

Abel Zénon et son saxophone
Ses biguines ont marqué son époque et bien après. Et si son coup de saxophone l'avait rendu célèbre, c'est d'abord à la guitare qu'il s'était essayé. L'homme a écrit son nom dans l'histoire de la biguine et c'est presqu'en silence qu'il a tire en douceur sa révérence, laissant derrière lui un répertoire que les passionnés et les connaisseurs tournent encore avec délice.

C'était un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Un temps où on ne pouvait rester insensible aux airs de "Régina" ou "Ravêt môdé", le temps d'Abel Zénon.

Tout jeune, passionné de musique, il prend des cours à l'école Belmont. A l'époque, il s'adonne encore à la guitare. Et c'est ainsi qu'il ira rejoindre Gontrand Gengoul, le célèbre Champy, qui fait alors danser sur les airs de biguine du moment.

Mais c'est avec son saxophone qu'Abel Zénon se fera vraiment connaître. Il épouse l'instrument à un point tel qu'il semble faire partie de lui. 
Avec son groupe "Le Renouveau de Morne-à-l'Eau et accompagné de Théomel Ursule et Jorestin Compère, il fait très vite partie des meilleurs. 

Et l'aventure musicale le conduira vers de nombreux autres musiciens notamment au Club 97-1 d'Henri Debs où au sein de l'orchestre Espéranza. 

En 2014, Morne-à-l'Eau avait tenu à lui rendre un vibrant hommage, tout en musique. Une occasion pour lui de mettre en œuvre sa légendaire embouchure au saxophone

©Guadeloupe

A mesure que la nouvelle de son décès s'est répandue, c'est tout le monde de la musique antillaise qui s'est dit endeuillé.

Après une veillée dimanche soir à Morne-à-l'Eau, les funérailles d'Abel Zénon auront lieu lundi dans sa commune.