Accident mortel de trottinette à Lyon : une marche blanche en souvenir des deux victimes, la Lyonnaise Iris et le Guadeloupéen Warren

Des personnes déposent des fleurs à l'endroit où Iris et Warren ont été percutés, lundi 22 août, à Lyon.
"Ce n'est pas qu'un fait divers, ça pose beaucoup de questions" : environ 600 personnes se sont rassemblées samedi à Lyon, dans une atmosphère de tristesse et d'indignation, pour une marche blanche en l'honneur des mineurs tués par une ambulance lundi. Warren, qui conduisait la trottinette, était originaire de Guadeloupe.

Iris avait 15 ans et Warren, d'origine guadeloupéenne, 17 ans lorsqu'une ambulance privée qui partait en intervention les a percutés lundi peu après 18 heures, 5 quai du Maréchal-Joffre dans le deuxième arrondissement de Lyon. Ils circulaient à bord d'une seule et même trottinette sur une voie réservée aux bus et aux deux roues non immatriculés.

"Je suis bouleversée, cet événement est traumatisant", a confié à l'AFP Françoise, 77 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom de famille. "Cet accident relance le débat autour du partage de la circulation entre voitures et deux roues", a-t-elle poursuivi, des iris en main distribués par les organisateurs de la marche blanche dont le départ s'effectuait place Bellecour.

"Il y a des mesures à prendre, il ne faut pas attendre que ça se reproduise", fustige de son côté Pascal Najar, 49 ans, en recherche d'emploi.

Fleurs, photos et ballons blancs

En tête du cortège : des amis d'Iris et Warren, certains en pleurs, d'autres tentant de contenir leur émotion. Derrière eux, 600 personnes, selon la préfecture, encombrées de fleurs, de photos des deux adolescents et de ballons qui seront lâchés dans le ciel une fois arrivées sur les lieux du drame.

Une marche blanche en mémoire d'Iris et Warren a eu lieu samedi 27 août à Lyon.


Certains ne peuvent cacher leur colère. Le chauffeur de l'ambulance, coutumier des infractions routières, était en possession d'un permis probatoire à 2 points sur 8 après une suspension.

"Ça me révolte, je me demande pourquoi quelqu'un qui est sur la route toute la journée pouvait n'avoir plus que deux points sur son permis et continuer d'exercer", a grondé Christelle L., une agente de service hospitalier de 52 ans, agrippée à un bouquet de roses blanches.

L'ambulancier a été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire mercredi "avec en particulier l'interdiction de conduire tout véhicule terrestre à moteur", selon le parquet.

Rappelant avoir instauré en mars une limitation de la vitesse à 30 km/h à Lyon, le maire de la ville, Grégory Doucet a pour sa part affirmé sur France Info réfléchir à "des mesures particulières qui pourraient être prises pour éviter à l'avenir ce genre de malheur".