Accueil mitigé de la classe politique guadeloupéenne à la nomination de François Bayrou au poste de Premier ministre

Le nouveau Premier ministre François Bayrou, après la passation de pouvoir à Matignon, le vendredi 13 décembre 2024 à Paris.
Homme de consensus, de dialogue, rassembleur... Les mots des élus guadeloupéens pour parler de François Bayrou, nouveau Premier ministre, sont mesurés. Tous espèrent des avancées significatives. Pour certains, des changements de politique doivent avoir lieu sous peine de censure.

Emmanuel Macron a nommé vendredi François Bayrou comme Premier ministre au terme de longues consultations pour trouver un successeur à Michel Barnier, renversé par les députés la semaine dernière, a annoncé la présidence.
"Le président de la République a nommé M. François Bayrou Premier ministre, et l'a chargé de former un gouvernement", selon un communiqué de l'Elysée.

Le patron du MoDem, premier allié du chef de l'Etat et figure du centre, aura la lourde tâche de former un gouvernement susceptible de survivre à la menace de censure d'une Assemblée nationale sans bloc majoritaire, et de faire adopter un budget dont la France est pour l'instant privée pour 2025.

François Bayrou n'est pas le premier venu. Il a été ministre de l'Éducation nationale de 1993 à 1997, député à trois reprises entre 1986 et 2012 et garde des Sceaux en 2017.

Lors de la passation de pouvoir, sur les marches de l'hôtel de Matignon, l'ancien Premier ministre, Michel Barnier a salué la "ténacité" et "l'engagement" de François Bayrou "pour notre pays et l'Europe", lui adressant ses "vœux personnels et amicaux".

Le député Liot Max Mathiasin parle, lui, d'un "homme de dialogue". Il espère arriver à établir avec François Bayrou un "dialogue constructif".

Même espoir de dialogue chez l'autre député Liot de Guadeloupe, Olivier Serva qui estime que c'est "l’un des moins mauvais choix que pouvait faire le président".

Le ton est différent à Gauche. Le premier secrétaire de la Fédération du Parti socialiste, Olivier Nicolas, regrette qu'Emmanuel Macron n'ait pas "nommé un Premier ministre de gauche. C'est ce que nous lui demandions avec la main tendue, prêts à des compromis, prêts à une discussion constructive". Pour lui, la nomination de François Bayrou est un nouveau "déni démocratique". Il attend tout de même un "changement de cap" et un "changement de méthode". La menace d'une nouvelle censure n'est pas exclue au PS. 

Le député Socialistes et apparentés Elie Califer voit en la nomination du maire de Pau une "récompense pour son engagement aux côtés du président Macron" .

Concernant les Outre-mer, ce n’est pas un changement de personne qui pourra nous satisfaire. Au-delà des hommes, il s’agit des actes. Nous avons besoin d’actes : qu’on prenne en compte la cherté de la vie, la continuité territoriale.. Nous demandons une véritable politique d’accompagnement de nos territoires.

Elie Califer, député Socialistes et apparentés de Guadeloupe.

Élie Califer attend également de François Bayrou qu'il y ait un ministère des Outre-mer de plein exercice.

Le sénateur Victorin Lurel se dit "perplexe" et espère de son côté que le budget alloué aux Outre-mer ne sera pas réduit comme il devait l'être sous le gouvernement Barnier. 

Christian Civilise, conseiller fédéral de Caraïbes Ecologie les Verts, parle lui aussi de censure possible, tout en reconnaissant les qualités de "d'homme de consensus" de François Bayrou.