Les achatines, cause principale de méningites chez les personnes fragiles et les enfants

C'est le résultat d'une étude menée par un groupe de chercheurs et scientifiques Guadeloupéens, dans le cadre du projet MALIN : Les achatines sont à l'origine d'infections qui causent des méningites, chez les personnes fragiles, dont les enfants en bas âge
L’Institut Pasteur de Guadeloupe, le Centre Hospitalier de la Basse Terre, l’Agence Régionale de Santé et Santé Publique France, en collaboration avec les CHU de Martinique et de Grenoble, ont mis en évidence la présence d’Angiostrongylus cantonensis, responsable de la méningite, chez environ 30% des achatines en Guadeloupe. Cette découverte va permettre aux autorités sanitaires la mise en place de campagnes de prévention ciblées pour mieux lutter contre la propagation des angiostrongyloses chez l’homme, notamment chez les jeunes enfants.
Les angiostrongyloses sont des infections parasitaires provoquées par des vers microscopiques. Ces infections causent des méningites, notamment chez les personnes fragiles, dont les enfants en bas âge. Elles sont transmises par les escargots géants africains (achatines) largement répandus aux Antilles et que l’on trouve fréquemment dans nos jardins.
L’Institut Pasteur de Guadeloupe et le Centre Hospitalier de la Basse Terre, en collaboration avec les CHU de Martinique et de Grenoble, ont mis au point un diagnostic rapide et fiable de la méningite à Angiostrongylus, le seul actuellement disponible en France et dans la Caraïbe. La mise à disposition de ce diagnostic en Guadeloupe, Martinique et Guyane permet une prise en charge plus rapide de ces infections et diminue les risques de séquelles graves.
©guadeloupe
Le Projet Malin : Maladies infectueuses en Milieu Insulaire Tropical


Ce qu'en dit l'Institut Pasteur :

L’angiostrongylose est une parasitose causée par le nématode Angiostrongylus sp. Son hôte définitif est le rongeur chez lequel il vit à l’état adulte dans les artères pulmonaires et digestives. La maturation larvaire s’effectue chez les mollusques, hôtes intermédiaires, notamment l’espèce invasive Achatina fulica ou escargot géant d’Afrique introduit en Guadeloupe dans les années 80.
La contamination humaine est accidentelle par ingestion de larves contenues dans des mollusques ou des crudités souillées par les sécrétions de mollusques. Chez les jeunes enfants, la contamination s’effectue principalement par transmission manu-portée après manipulation de mollusques terrestres.
Il existe deux espèces pathogènes pour l’homme :
Angiostrongylus cantonensis qui constitue la première cause infectieuse de méningite à éosinophiles dans le monde et qui peut être à l’origine de méningo-encéphalites graves avec séquelles neurologiques voire décès ;
Angiostrongylus costaricensis, décrit pour la 1ère fois au Costa Rica en 1967, à l’origine de fortes douleurs abdominales mimant celles de l’appendicite, pouvant se compliquer en perforations et hémorragies digestives parfois mortelles (2 à 8% des cas).
En Guadeloupe et Martinique, plusieurs cas de méningites à éosinophiles causés par A. cantonensis ont été décrits ces dernières années.  Le diagnostic a été effectué soit par sérologie soit par PCR.
Trois cas sévères d’angiostrongylose digestive associés à de fortes hyperéosinophilies ont été décrits en Guadeloupe et en Martinique dans les années 90 et 4 cas ont récemment été diagnostiqués en Martinique.
Pour cela L’Institut Pasteur de Guadeloupe a été sollicité pour mettre en place le diagnostic moléculaire d’Angiostrongylus cantonensis au profit des hôpitaux de Guadeloupe, Martinique et Guyane et pour rechercher le parasite dans les mollusques terrestres.
Le diagnostic humain est désormais valide à l’Institut Pasteur de Guadeloupe qui a pu confirmer récemment en biologie moléculaire un cas de Martinique pour lequel seul le diagnostic sérologique avait été réalisé. La recherche de parasites sur escargots a également débuté confirmant environ 30% de taux de portage en Guadeloupe et mettant en évidence le premier portage chez un escargot de Guyane.