Serait-ce un pas vers le tant attendu procès, dans le dossier "chlordécone" ? Les parties civiles sont convoquées, le 21 janvier, par la Cour d'Appel de Paris, pour être auditionnées. Le fondement et la cible de leur plainte devront être précisés, à cette occasion.
Audition tardive de la partie civile
Après des années de procédure, la justice fait un pas, dans le dossier relatif à l'empoisonnement des personnes et de la faune, mais aussi à la pollution des terres et des eaux, par la molécule Chlordécone, en Guadeloupe et en Martinique.
La plainte, déposée en 2006 par l’Union des Agriculteurs de Guadeloupe, la CGTG et plusieurs associations, est en cours d'instruction et les parties civiles viennent de recevoir une convocation de la Cour d’appel de Paris. Il est question, en objet, d'une nouvelle audience, pour entendre les plaignants sur les motivations de leur action, devant les tribunaux.
15 ans, donc, après le dépôt de la plainte, la justice a (enfin) choisi d'écouter leurs arguments, par le biais de leurs avocats.
Cette audience qui se tiendra le 21 janvier prochain, par visio-conférence, en raison de la situation sanitaire.
Mais, à quoi correspond cette convocation ?
Cette première audition devrait servir à préciser le fondement juridique et la cible de notre plainte.
Maître Harry Durimel est celui qui a rédigé la première plainte, dans ce dossier. Interrogé par Christelle Martial, il nous en dit davantage :
Me Harry Durimel - Audience de janvier 2021, dans le dossier "chlordécone"
Y aura-t-il un tant attendu procès ?
Il y a plusieurs mois, Maître Harry Durimel a envoyé un courrier, au garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, pour attirer son attention sur la lenteur de la justice, dans ce dossier Chlordécone. Cette nouvelle convocation du Tribunal est peut-être le résultat de cette missive.
Par ailleurs, les parties civiles restent dans l'attente de la suite qui sera donnée à cette affaire. Leur souhait est qu'un procès soit ouvert. En effet, le fait d'être convoqués, en ce mois de janvier 2021, réveille, chez les plaignants, l'espoir que des responsables soient un jour désignés et sanctionnés. C'est ce qu'explique Maître Harry Durimel :
Nous espérons qu'il y aura un procès. Nous espérons que la responsabilité de ceux qui ont manqué au devoir de protection de notre santé, inscrit dans la Constitution, à la charge de l'Etat, soient jugés.
Me Harry Durimel - Bientôt un procès ?
A consulter, pour aller plus loin : le Grand dossier Chlordécone d'Outre-mer La 1ère, qui rassemble toutes les publications des Premières, au sujet de ce pesticide utilisé, durant des décennies, dans les bananeraies de Guadeloupe et de Martinique.