Fred Madinecouty, était seul à la barre aujourd'hui. Celui qui fut le directeur général des services à la CASBT a tenté d’expliquer les faits qui lui valent d’être poursuivi pour trafic d’influence passif et détournement de fond public. L'homme, âgé de 63 ans plaide :
J’étais entre le marteau et l’enclume, comprenez entre Lucette Michaux Chevry qui décidait de tout et les entrepreneurs qui ne cessaient de me relancer pour obtenir paiement des travaux qu’ils avaient effectué pour le compte de la collectivité.
Fred Madinecouty
Des paiements souvent conditionnés au versement de subventions à des associations comme "Basse-Terre une passion" et "Basse-Terre avirons Club".
- "Des entrepreneurs a qui vous remettiez des demandes de subventions pour des associations amies", relance le président.
- "C’est vrai, mais c’était à la demande de la présidente. Les associations l’aidaient durant les campagnes électorales" répond l’intéressé.
Des paiements également conditionnés à l'alimentation compte ouvert chez Ruillier. Un compte auquel avait accès Lucette Michaux Chevry, Fred Madinecouty mais aussi les élus de sa majorité. Champagne et jambon de Noël par centaines...
"C'était cela, le système Lucette Michaux-Chevry", confirme Fred Madinecouty. Un système très cloisonné destiné à financer les besoins sans cesse croissant de ses campagnes électorales, comme les régionales de 2015.
Un système dont il a également profité. L'homme qui voyait Lucette Michaux-Chevry tous les matins, dimanche compris, savait promettre aux entrepreneurs un traitement accéléré de leurs factures tout en leur faisant part de ses soucis de santé, des études de ses enfants, ou encore des travaux d'aménagement de sa maison à Bisdary.
Et les entrepreneurs payaient, le plus souvent. "Mais là, il s'agissait d'un simple geste d'amitié" assure Fred Madinecouty.
"Mais vous étiez DGS, vous auriez pu dire non" demande le président.
Et Fred Madinécouty de répondre : "Tout ceux qui lui tenaient tête était systématiquement écarté. Moi, j’étais juste en admiration devant elle, elle était comme ma mère."