Agrumes : une production en recul, victime d’une maladie ravageuse

Agrumes : une production en recul ©Marie-Lyne Plaisir - Mickaël Bastide et Bruno Pansiot-Villon - Guadeloupe La 1ère
La Guadeloupe n’en a pas fini avec le citrus greening, cette maladie qui a décimé les vergers au début des années 2010 et qui cause toujours des ravages localement. La production d’agrumes s’en ressent. Les chercheurs peinent à trouver un remède efficace. Les agriculteurs, quant à eux, persistent à planter, tout en se diversifiant.

Comment se porte la production d'agrumes dans l'archipel guadeloupéen ? Citrons, oranges ou mandarines se font plus rares sur les étals de nos marchés. En cause, le citrus greening, qui fait des ravages dans les exploitations ; cette maladie est apparue en Guadeloupe il y a un peu moins de 15 ans.
Entre 2010 et 2020, la Guadeloupe a perdu 183 hectares de vergers d’agrumes et environ 80% de sa récolte.

Cette maladie oblige les agriculteurs à diversifier leurs cultures.
Nous avons rencontré deux d’entre eux.

Un verger décimé, mais un agriculteur pas abattu

À son grand désespoir, l’une des dernières récoltes de Jean Crane, producteur proche de la retraite, est maigre cette année. Le citrus greening est passé par ses champs.

À partir du moment où les feuilles commencent à jaunir, c’est que la maladie rentre dedans. Sur la Basse-Terre, ce sont des tonnes de mandarines, de clémentines, d’oranges qu’on trouvait sur les marchés, jusqu’à Pointe-à-Pitre. Des fois on ne parvenait même pas à écouler l’ensemble de la marchandise, tellement on produisait !

Jean Crane, producteur d’agrumes, maraîcher

Il y a 6 ans, le verger de Jean a été décimé. L’agriculteur ne s’est malgré tout pas laissé abattre. Il a planté 400 arbres fruitiers qui, aujourd’hui, cohabitent avec des légumes

Moins d’agrumes, vendus plus cher

Sur l’exploitation de Steeve Royan, les citronniers ont en partie disparu. Ils ont été remplacés par de la pomme cannelle et des goyaves.
Les pieds d’agrumes restant sont marqués par la maladie à laquelle on doit la conséquente baisse de production localement : feuilles jaunies, bois sec...
Des anciennes tonnes auparavant récoltées, le professionnel ne doit désormais se contenter que de quelques centaines de kilos.

La ressource étant rare, son prix a augmenté.

La diminution de la production a permis l’augmentation du prix. Le prix est meilleur qu’avant.

Steeve Royan, producteur d’agrumes, maraîcher

Une maladie résistante

Le retour aux beaux jours de la production d’agrumes semble difficile, tant le citrus greening semble invincible. D’autant plus que la contagion a pris de vitesse les chercheurs, trop souvent en attente de subventions. Après 8 ans d’expérimentations, l’antidote reste introuvable.

Une autre solution a été trouvée : greffer des espèces d’agrumes plus résistantes aux maladies et, dans le même temps, couper les branches infectées.

Depuis 10 ans, les agrumes pèsent de tout leur poids dans les importations de denrées en Guadeloupe ; ils représentent plus de 50% des fruits venus d’ailleurs.

REPORTAGE/
Rédactrice : Marie-Lyne Plaisir
Reporteurs d’images : Mikael Bastide et Bruno Pansiot-Villon
Monteur : Mickaël Blathase
Mixeur : Gilbert Barnabot