Le Kenya a proposé d'envoyer un millier de policiers pour stabiliser Haïti, aux côtés de personnel envoyé par plusieurs autres pays.
Mais ce déploiement a été confronté à plusieurs recours en justice dans le pays d'Afrique de l'Est.
Le président William Ruto, partisan enthousiaste de la mission, avait déclaré récemment que le déploiement se ferait d'ici quelques semaines.
"Le départ est mardi de cette semaine", a indiqué une source au ministère de l'Intérieur sous condition d'anonymat.
"Les préparatifs sont en cours pour un départ de l'équipe pour Haïti mardi", a confirmé une source policière haut placée sous condition d'anonymat.
"Nous avons déjà deux équipes préparatoires qui sont parties, une la semaine dernière et une autre hier" samedi, selon la source policière.
La mission a été approuvée par une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU en octobre dernier, mais au Kenya l'opération a suscité de vives critiques et un tribunal kényan avait reporté le déploiement en janvier, le juge estimant que le gouvernement kényan n'avait pas l'autorité pour envoyer des policiers à l'étranger sans une autorisation spéciale.
Le gouvernement a obtenu cette autorisation le 1er mars mais un petit parti d'opposition kényan a déposé un nouveau recours pour tenter de bloquer le processus.
D'autres pays que le Kenya ont dit vouloir participer à la mission, dont le Bénin, les Bahamas, le Bangladesh, la Barbade et le Tchad.
La mission, dans laquelle les Etats-Unis sont très impliqués sur le plan logistique - sans toutefois fournir d'hommes -, doit épauler la police haïtienne dans la lutte contre les gangs qui terrorisent la population.
L'ONG Human Rights Watch a affirmé dans un communiqué publié fin mai que la mission faisait face à des questionnements s'agissant du "respect des droits humains" mais aussi du financement.
Des organisations de défense des droits humains accusent régulièrement la police kényane d'usage excessif de la force et d'exécutions extrajudiciaires.
Vendredi, une ONG observant l'activité de la police a dit enquêter sur des accusations selon lesquelles un homme de 29 ans aurait été abattu par des policiers après des manifestations à Nairobi.
Pays pauvre des Caraïbes, Haïti souffre depuis des dizaines d'années d'une instabilité politique chronique.
La capitale Port-au-Prince est à 80% aux mains des bandes criminelles, accusées de nombreuses exactions, en particulier meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.
La population est également confrontée à une grave crise humanitaire, avec des pénuries de nourriture, de médicaments et d'autres produits de base.