Dix-huit des vingt-sept députés d’Outre-mer sont en séminaire en Guyane ; ces parlementaires entendent parler d’une même voix, afin de défendre ensemble, face au gouvernement, les dossiers qui concernent nos territoires. Venus de la Guadeloupe, de la Martinique, des Saint-Barthélemy, de Saint-Martin, de la Réunion, de Mayotte ou encore de la Polynésie et, pour la plupart, de Gauche, tous ont été invités par le député de la 2ème circonscription de la Guyane, Davy Rimane, du 7 au 10 janvier 2023, pour ces « Rencontres des députés 97 ».
Le but est de démontrer que nous pouvons nous rassembler sur des sujets extrêmement importants comme la vie chère ou la santé et, ensuite, les porter ensemble en faisant émerger nos spécificités (…). Nous irons ensuite porter nos travaux auprès de la première ministre Elizabeth Borne, pour que des décisions soient prises pas pour palabrer, mais pour prendre des décisions. Le volet législatif est essentiel. Comment les 27 voix de l’Outre-mer peuvent mieux se faire entendre dans l’hémicycle ? Nous devons intensifier le rôle de la délégation Outre-mer, ses moyens, ses capacités, ses possibilités. Dès l’élaboration des lois, nous devons apparaitre et pas dans des amendements.
Député Davy Rimane, député de Guyane (interrogé Bertrand Villeneuve)
Lundi soir, un rendez-vous grand public était au programme de ce séminaire et l’amphithéâtre du campus universitaire de Cayenne était comble.
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Les députés présents ont tiré un bilan très positif de cette première et annoncent, d’ores-et-déjà, qu’il y aura une rentrée parlementaire tous les ans, dans l’un ou l’autre des territoires d’Outre-mer. Leur volonté est donc de pérenniser ce rendez-vous.
Cette initiative est fondatrice et synonyme d’un acte militant majeur, aux yeux d’Olivier Serva. Pour le député de la 1ère circonscription de la Guadeloupe, il y a désormais une chance pour que les Outre-mer renforcent leur position.
En Tant que députés, dans le cadre d’un parlement dont aujourd’hui la majorité n’est pas stabilisée, on va compter, on va peser, on va chasser en meute (comme a dit le député Ratenon), pour simplement dire à la France que si elle veut pouvoir continuer à rayonner dans le monde, il faut qu’elle tienne compte de nos réalités. Et, ensemble, nous serons beaucoup plus forts. Nous allons présenter, au président de la République et à la 1ère ministre, un certain nombre de positions unanimes prises, durant ces quelques jours de séminaire. On ne peut pas accepter qu’un territoire ait 15, 20, 30 années de retard par rapport à l’Hexagone.
Olivier Serva, député de la 1ère circonscription de Guadeloupe (au micro de Franck Leconte)
Les thématiques abordées sont plurielles : la vie chère, l’immigration, le système de santé, la coopération régionale, etc. Sur ces questions, il n’est pas possible d’appliquer stricto sensu des décisions qui viennent de Paris. L’Objectif est donc de parvenir à une plateforme idéologique commune qui tienne compte de la diversité des contextes, des ressources locales et des cadres institutionnels.
Le député de la 4ème circonscription de la Guadeloupe, Elie Califer, estime qu’il est temps que le gouvernement entende la voix des Outre-mer.
Au niveau national, nous avons remarqué qu’il y a un tel mépris, un tel rejet, ce n’est plus une méconnaissance, on pourrait même dire une envie de punir ces territoires qui auraient fait d’autres choix lors de l’élection présidentielle (...) Un élément fondamental qui pose problème au niveau des territoires : la cherté de la vie. L'essentiel pour nous est d'arriver à une certaine résolution, qui nous permettrait de revenir au Parlement et poser, avec pertinence, des solution qui nous permettraient de sortir de ces prix qui sont rédhibitoires.
Elie Califer, député de la 4ère circonscription de la Guadeloupe (interviewé par Jessy Xavier)
Dans cette démarche collective, il est urgent, pour les députés parties prenantes de ce séminaire, d’examiner les questions du quotidien qui préoccupent les populations et de faire en sorte que la batterie législative y réponde.