Dans le cadre du Symposium caribéen et amazonien sur les matériaux durables, qui s’est tenu tout au long de la semaine, à l’initiative du Conseil régional de l'Ordre des architectes de Guadeloupe (CROAG), les participants à ce grand rendez-vous ont exploré toutes les pistes de développement de matériaux durables pouvant servir dans le secteur de la construction.
Si on ne doit en citer que quelques-uns, parlons notamment du chanvre, qui revient sur le devant de la scène. Ce matériau était jadis utilisé comme matière première pour la fabrication du papier, des cordages ou encore des vêtements. Il est, depuis plusieurs mois, étudié comme pouvant intervenir dans la construction, pour des habitats écologiques, économiques et durables.
Comment ne pas citer le bois ! De multiples essences sont d’ores et déjà utilisées, comme le Mahogany, l’Acajou, le Bois d’Inde, le Campeche, le Tendacayou, voire le Bambou. Mais il est nécessaire de créer de véritables filières et de tendre vers une utilisation raisonnable.
La terre aussi est plébiscitée. Elle est malléable et se laisse donc façonner à volonté. Matériau très utilisé, dans certains pays, notamment du continent africain, la terre, travaillée dans le respect de ses propriétés, offre foule de possibilités, en matière de construction.
D’autres composants durables sont étudiés dans le monde : c’est le cas de la biomasse, du béton bas carbone, ou encore... des écailles de poissons !
L’un des objectifs des chercheurs qui se lancent dans cette voie, face aux changements climatiques, est de décarboner l’architecture.
Après ce symposium, un concours d’architecture pour jeunes talents doit être organisé. Il s’agira de faire le lien entre innovation et matériaux naturels, de changer les perceptions, pour agrandir la communauté de ceux qui "habitent simple".
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Ce qui apparaît chez nous comme une révolution nécessaire, dans le contexte actuel où la mère nature exige une consommation mesurée et durable dans tous les domaines, est déjà une pratique qui va de soi ailleurs. En témoigne Djossê Léobard-Houenou, ingénieur architecte au Bénin (diplômé en France), dont nous vous proposons d’écouter, ci-dessous, l’interview intégrale ; lui utilise de mille manières la terre, un matériau disponible partout sur le globe et dont il fait l’éloge... et pour cause !
Je travaille depuis 35 ans sur les matériaux locaux, en Afrique. Et, pendant ces 35 années, on a construit toutes sortes d’équipements. On transforme la terre en utilisant le moins d’énergie possible ; avec l’énergie humaine, puisqu’elle est disponible.
Djossê Léobard-Houenou, ingénieur architecte
REPORTAGE/
Reporteur : Bruno Pansiot-Villon
Reporteur d’images : Christian Danquin
Monteur : Eric Marion
Mixeur : Teddy Artis