Assassinat du responsable de l’académie nationale de police, en Haïti

Illustration : voiture de police criblée d'impacts de balles, à Port-au-Prince, en Haïti - 10/11/2022
Harington Rigaud, responsable de l'Académie nationale de police d'Haïti, a été assassiné vendredi, son véhicule a été volé et son chauffeur a été enlevé. De tels faits se succèdent dans le pays, depuis plusieurs mois, sans que la communauté internationale n’intervienne. Washington traque tout de même le commanditaire de l’enlèvement des missionnaires américains, l’an dernier ; le même homme qui serait à l’origine de l’assassinat du policier, cette semaine.

Le responsable de l'Académie nationale de police d'Haïti, où sont formés les cadres policiers du pays, a été abattu, vendredi après-midi (le 25 novembre 2022), dans la capitale Port-au-Prince, a indiqué à l'AFP le porte-parole de la police nationale. Le commissaire divisionnaire Harington Rigaud "a été tué d'une balle à la tête non loin de l'Académie", a rapporté Garry Desrosiers, qui a précisé que les meurtriers avaient "volé son véhicule et enlevé son chauffeur".
Harington Rigaud a perdu la vie dans une zone contrôlée par le chef de gang Vitelhomme Innocent, visé par un avis de recherche du département d'Etat américain, en raison de sa participation à l'enlèvement de 16 missionnaires américains, en octobre 2021.
Les autorités américaines offrent jusqu'à un million de dollars pour des informations menant à sa capture.

 

Haïti est englué, depuis des années, dans une profonde crise économique, sécuritaire, politique ; l'assassinat du président Jovenel Moïse, en 2021, a profondément aggravé la situation, avec une emprise de plus en plus forte des gangs.
Depuis juin 2021, près de 100.000 personnes ont dû fuir leurs quartiers, pour échapper aux violences des bandes armées, ont notamment indiqué les Nations unies dans un communiqué.
Les effectifs policiers haïtiens, qui s'élevaient selon l'ONU à 13.000 policiers actifs, au mois de septembre, soit un ratio d'environ un policier pour 1.000 habitants, sont insuffisants.
La demande, début octobre, du gouvernement haïtien d'une "assistance internationale" pour résoudre la crise sécuritaire n'a pas encore été suivie d'effet.