Au moins 40 morts après l'incendie d'un bateau de migrants au large d'Haïti

Vue aérienne de la côte de Port-au-Prince, Haïti, le 22 mars 2023. Photo d'illustration.
Un bateau de migrants a pris feu au large d'Haïti, faisant au moins 40 morts et plusieurs blessés, a annoncé vendredi une agence onusienne, un drame illustrant l'ampleur de la crise dans ce pays pauvre des Caraïbes.

"Le navire, transportant plus de 80 personnes, a quitté Labadie (dans le nord d'Haïti) en direction des îles Turques-et-Caïques" avant de prendre feu au large, a indiqué l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un communiqué. Une quarantaine serait décédée dans l'incendie. 
41 migrants ont été secourus par les gardes-côtes haïtiens et sont actuellement pris en charge par l'OIM, tandis qu'onze autres ont été transportés vers un hôpital pour être soignés, notamment pour des brûlures, précise l'agence.

La situation socio-économique d'Haïti est à l'agonie. L'extrême violence de ces derniers mois n'a fait qu'inciter les Haïtiens à recourir encore davantage à des mesures désespérées.

Grégoire Goodstein, chef de mission de l'OIM dans le pays.

Depuis le 29 février, les gardes-côtes haïtiens du nord du pays ont observé une augmentation du nombre de tentatives et de départs par bateau de migrants, rapporte l'OIM.

Le manque d'opportunités économiques, l'effondrement du système de santé, les fermetures d'écoles et l'absence de perspectives poussent de nombreuses personnes à considérer la migration comme le seul moyen de survie.

Communiqué de l'OIM

Haïti, qui vivait déjà une profonde crise politique et sécuritaire, est en proie à un regain de violences depuis le début de l'année, lorsque plusieurs gangs ont uni leurs forces, disant vouloir renverser le Premier ministre contesté Ariel Henry. Ce dernier a fini par démissionner et a été remplacé par des autorités transitoires qui doivent s'atteler à la tâche monumentale de rétablir la sécurité. Malgré les changements à la tête de la police, sous l'impulsion du nouveau Premier Ministre du Conseil de transition, la capitale est à 80% aux mains des gangs, accusés de meurtres, viols, pillages et enlèvements contre rançon.