Au pays des cimetières familiaux

Traditionellement, le 1er et le 2 novembre sont des occasions offertes par le calendrier pour se souvenir des défunts. Loin d'être un moment triste, c'est avant tout un moment convivial où les familles se retrouvent. Et c'est encore plus vrai dans les cimetières familiaux qui subsitent en Guadeloupe
Juchés au-dessus d'un morne des Abymes, sur le bord d'un chemin ou au fond d'une vallée dans les Grands Fonds, au fond d'une propriété de Sainte Rose, au pied d'un grand arbre à Baillif, ou au bout d'un petit chemin du Matouba à Saint Claude, les cimetières familiaux sont encore aujourd'hui la traduction d'un passé où la distance du bourg justifiait encore que l'on enterre ses morts sur le terrain où l'on vit.
Une tombe, puis deux et puis plusieurs... d'un ancêtre commun enterré à cet endroit, puis de ses enfants, et puis les descendants, aujourd'hui, ces cimetières familiaux, encore plus que les cimetières communaux, sont de vrais lieu de convivialité familiale.
Là, pas de doute, celui qui y vient est forcément un cousin, proche ou lointain, issu d'un ancêtre commun...
Et en ce temps de Toussaint et de jour des morts, ils viennent de partout presqu'autant pour les morts que pour les vivants.
©guadeloupe
Tradition née au temps de l'esclavage et s'étant perpétuée en suite, elle n'en est pas moins régie par une réglementaiton stricte qui borde son existence. Une législation qui prévoit les conditions de création, d'entretien, et même les droits des descendants de ses familles en cas de cession du terrain où un tel cimetière est errigé. 

la propriété de la sépulture

Et quelles que soient les traditions cultuelles ou culturelles, et malgré les nouvelles modes venues de d'autres cultures, sur cette terre de Guadeloupe, il restera toujours des lieux où les liens entre vivants et morts semblent ne jamais s'interrompre... Puisque ce sont encore les morts qui rassemblent les vivants.